«Le pays va mal, très mal et pour moi vous êtes les premiers responsables. Tous les drames sont une conséquence de l’absence de l’application de la loi concernant notamment des dossiers de corruption», a déploré la députée Attayar, Samia Abbou en ajoutant : «Seul un éveil de conscience et un élan de patriotisme des juges honorables pourra sauver la Tunisie».
Intervenant ce samedi 5 décembre 2020 lors de la plénière consacrée au budget du ministère de la Justice, Samia Abbou s’est adressée aux juges, estimant qu’ils ont un rôle primordial à jouer pour sortir le pays de la crise : «Nous avons un problème avec l’application de la loi. Le pays est gangrené par la corruption… Sauvez-le en appliquant la loi !»
«Le médecin décédé hier, les femmes agricoles mortes dans les accidents de la route à cause du transport anarchique, les jeunes ravis à la fleur de l’âge en tombant dans les bouches d’égout et j’en passe, sont le résultat de dossiers, que la justice n’a pas cru bon ouvrir», a ajouté la députée, en affirmant que l’application ferme de la loi est devenue une priorité : «Nous n’avons plus aucune solution, vous êtes notre dernière solution. Derrière les dossiers de corruption et de terrorisme enterrés, il y a des politiciens et la justice doit être indépendante. Nul n’est au dessus de la loi et la justice doit l’appliquer pour tous !»
«La politique de deux poids deux mesures, l’impunité, le vide et le silence du pouvoir judiciaire sont les causes de nos malheurs et le peuple paie, trsè cher, la facture » , a-t-elle encore déploré en demndant aux magistrat de s’inspirer de l’exemple italien vers la fin des années 80, où les juges ont fait preuve de courage et de volonté pour mener l’opération Mani Pulite, «Mains propres», en ouvrant les dossiers relatifs à des activités criminelles et illicites.
«Il s’agissait d’affaires de drogue, d’armes et de crimes. Ici c’est plus facile, je vous jures que c’est des peureux. Essayez deux ou 3 dossiers et vous verrez que les autres se calmeront. La base c’est l’application de la loi pour tous !», a encore indiqué Samia Abbou en appelant les juges à prendre leurs responsabilités.
Y. N.
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