L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé à un rassemblement contre l’obscurantisme, vendredi prochain, devant l’Assemblée, estimant que les dépassements de certains députés représentent une incitation à la violence contre l’Etat civil. En réaction, les élus du bloc islamiste Al-Karama, ont lancé une campagne contre la centrale syndicale, l’accusant de tous les maux…
Le rassemblement soutenu par plusieurs parties, associations et organisations défendant les libertés et les droits de l’Homme est prévue vendredi 18 décembre, à partir de 15h et vise à dénoncer la montée de violence, notamment les agressions des députés au parlement, par leurs collègues du bloc parlementaire présidé par Seifeddine Makhlouf, ou encore les récentes déclarations de Mohamed Affes, portant atteinte à la dignité de la femme.
Ce qui n’a pas plu aux députés et partisans de la coalition islamiste, qui ont lancé une campagne contre la centrale syndicale, en l’accusant notamment d’avoir collaboré avec l’ancien régime dictatorial, d’avoir diviser les Tunisiens et d’être liée à la corruption (Sic!)
«L’UGTT, ennemie de la révolution cherche à faire échouer la transition démocratique» a cru bon accuser Seifeddine Makhlouf, en exprimant aussi son opposition au dialogue national, initiative de la centrale syndicale, en vue d’élaborer une stratégie pour faire face à la crise, sans précédent, que traverse le pays.
Pour Seifeddine Makhlouf cet appel au dialogue national constitue une perte de temps : «Des syndicalistes qui font de la politique et qui veulent intégrer des bourreaux dans notre transition démocratique», a-t-il écrit en accusant les «médias de la honte de servir l’agenda de l’Union générale tunisienne du travail et des ennemis de la révolution»
De son côté Abdellatif Aloui, qui a également dénoncé l’appel à ce rassemblement, a estimé que les déclarations de son collègue Affes, ne peuvent en aucun cas mettre en danger l’Etat : «Si c’est cela est votre État civil et moderne avec lequel vous nous pompez matin, midi et soir, si une simple déclaration le met en danger, alors laissez moi vous dire que je ne crois ni en vous, ni en votre État».
Évidemment, dans la mêlée , l’inévitable Imed Dghij, figure emblématique des Ligues de protection de la révolution (LPR), anciennes milices islamistes violentes au service du parti islamiste Ennahdha, a, à son tour, publié un post sur son compte en prévenant que «personne ne peut atteindre la coalition Al-Karama qui est au dessus de toutes les forces politiques», dit-il en accusant tous ceux qui s’opposent au bloc parlementaire présidée par Seifeddine Makhlouf de «débiles»…
Y. N.
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