Le tribunal administratif a décidé l’annulation de la décision du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) de nommer le juge Béchir Akremi, ex-procureur général de la république, au poste de directeur général des affaires pénales au ministère de la Justice. La décision, prise suite à un recours déposé par l’intéressé, n’a pas encore été annoncée officiellement.
Béchir Akremi, rappelons-le, est considéré comme proche du parti islamiste Ennahdha, et il est accusé par le Comité de défense des dirigeants de gauche Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, assassinés par des extrémistes religieux en 2013, d’avoir manipulé les dossiers lorsqu’il était à la tête de la chambre pénale n°13 près du tribunal de première instance de Tunis, en charge de l’instruction des affaires des deux assassinats.
Dans une déclaration à Kapitalis, le juge Fayçal Bouguerra a précisé que la décision du Tribunal administratif, prise le 31 décembre 2020, n’arrête pas automatiquement l’exécution de la décision de mutation du juge Béchir Akremi, prise par le CSM, car un recours en appel peut être déposé par la partie opposée.
Quoi qu’il en soit, toutes ces manœuvres et contre-manœuvres confirment, s’il en est encore besoin, la politisation du pouvoir judiciaire, sa dépendance de certains lobbys politiques et les divisions qui le traversent et qui prouvent qu’il est malade et qu’il tarde à recouvrer sa santé, c’est-à-dire son indépendance encore théorique et non vraiment assumée par les juges eux-mêmes.
I. B.
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