Fait rare pour être signalé : le 8 janvier 2021, et depuis très très longtemps, Kaïs Saïed n’a pas été dans la posture poétique et les envolées lyriques creuses et stériles. Il a été président de la république lors de la réunion consacrée à la pandémie de la Covid-19, soit dans le vif du sujet.
Par Chedly Mamoghli *
Aujourd’hui, le chef du gouvernement Hichem Mechichi est occupé à jouer au fantassin de l’alliance du mal islamo-affairiste pour faire la guerre à Kaïs Saïed, à passer un séjour louche et inexpliqué à Paris, à mijoter une opération de cyber-influence sur les réseaux sociaux pour faire sa propagande, à préparer un remaniement ministériel au lieu de gérer convenablement la crise sanitaire qui frappe de plein fouet le pays.
Le gouvernement Mechichi et la complaisance des médias
Le pays subit actuellement le tsunami du coronavirus et la gestion gouvernementale est chaotique mais l’omerta médiatique est saisissante. Si c’était un autre chef de gouvernement, il aurait été crucifié médiatiquement mais comme Mechichi sert les intérêts des tenants du système, il est ménagé. C’est le black-out total sur sa gestion chaotique de la crise sanitaire. La complaisance des médias à l’endroit de ce gouvernement est scandaleuse. En France, Macron, Castex et Véran se tuent sans interruption à apporter la meilleure réponse à cette crise et ils sont en permanence sous le feu des critiques. Chez nous, la gestion est chaotique et le gouvernement est épargné et on parle de tout sauf de cela.
Kaïs Saïed a été intelligent et efficace en remettant le sujet au cœur de l’actualité. Il a reçu le ministre de la Santé, Dr Mehdi Faouzi, président du Comité scientifique de lutte contre le coronavirus, qui était accompagné des membres dudit comité, le général de brigade Dr Mustapha Ferjani, directeur de la santé militaire, Dr Hechmi Louzir, président de la Commission de vaccination contre la Covid-19 et directeur général de l’Institut Pasteur de Tunis, et Dr Nissaf Ben Alaya, directeur général de l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes.
«De grâce, ne nous décevez pas!»
Le chef de l’Etat a pointé du doigt sans populisme ou complaisance les carences et les dysfonctionnements; il a proposé des solutions et il est en train d’actionner les leviers qui sont à sa portée. C’est peut-être insuffisant mais il fait ce qu’il peut faire. Le reste des leviers sont entre les mains du gouvernement et c’est à ce dernier d’agir.
Pour une fois, Kaïs Saïed a été au rendez-vous. Il a été le maître des horloges et a marqué un but. Je ne vais pas dire «Kaïs, tu m’épates!» car avec lui il faut savoir raison garder et ne pas trop s’emballer au risque de déchanter rapidement. Nous lui dirons donc : «Il faut continuer sur cette lancée et de grâce, ne nous décevez pas!». Et cerise sur le gâteau – autre fait rare pour être signalé –, l’omniprésente Nadia Akacha, ministre-conseillère, directrice du cabinet du président de la République, n’a pas assisté à la réunion, elle qui d’habitude assiste à tout et ne le quitte pas d’une semelle.
* Juriste.
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