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Ferid Belhaj : «Les braises du printemps arabe sont toujours présentes»

Les pays de la région Moyen-Orient Afrique du Nord (Mena) doivent ouvrir la voie aux entrepreneurs, créateurs et innovateurs et à ceux qui sont prêts à prendre des risques élevés pour obtenir des récompenses élevées afin de transformer les économies de la région.

C’est ce qu’a déclaré le vice-président du Groupe de la Banque mondiale pour la région Mena, le Tunisiens Ferid Belhaj.

Dans un éditorial sur le 10e anniversaire du «printemps arabe» déclenché par la Tunisie, le 14 janvier 2011, l’expert économique a souligné la nécessité de «donner plus d’espace aux jeunes, leur offrir un soutien afin qu’ils puissent créer des emplois d’aujourd’hui».

Eviter une nouvelle décennie perdue

Pour éviter une nouvelle décennie perdue, l’expert a souligné la nécessité d’encourager l’entreprise privée, de surmonter la résistance aux économies libéralisées et d’offrir aux jeunes des opportunités afin qu’ils libèrent pleinement leur potentiel.

«Les gouvernements doivent mettre en œuvre des lois et des réglementations qui encadreront les activités économiques de manière équitable et transparente», a insisté Belhaj.

«Cela permettra à des millions de jeunes de créer, pour et par eux-mêmes, des opportunités et de la richesse au lieu d’exporter leurs compétences ou de risquer leur vie en poursuivant les illusions de l’immigration illégale».

Belhaj a également mis l’accent sur la nécessité d’ouvrir les marchés à la concurrence ainsi que d’établir des partenariats public / privé à travers lesquels les marchés travaillent à la revitalisation de tous les secteurs des économies jugées inefficaces depuis très longtemps.

«Les gouvernements doivent avoir le courage politique et la légitimité pour expliquer ces réformes et les introduire ainsi que pour développer des filets de sécurité sociale afin de protéger ceux qui restent», a-t-il affirmé.

Belhaj a appelé les gouvernements Mena à repenser leurs politiques dans ce domaine, qui, selon lui, ont toujours été fondées «sur des systèmes de compensation coûteux et faibles».

Des gouvernements faibles, instables et opaques

Dans l’éditorial, Belhaj regrette que rien n’ait été résolu au cours de la dernière décennie, affirmant que «les frustrations qui représentaient les braises du printemps arabe sont toujours présentes. Ils ont été exacerbés par davantage de troubles sociaux et, dans de nombreux cas, par des gouvernements faibles, instables et opaques».

Se référant à un récent sondage d’opinion réalisé par ‘‘The Guardian’’ et ‘‘YouGov’’, Belhaj a indiqué qu’une majorité des personnes interrogées au Soudan, en Tunisie, en Algérie, en Irak et en Égypte ne regrettent pas cette manifestation.

Pourtant, plus de la moitié des personnes interrogées en Syrie, au Yémen, en Libye et au Soudan disent que leur vie est pire qu’avant le soulèvement, a-t-il ajouté.

En Tunisie, entre 2011 et 2019, les taux de chômage sont passés de 13% de la population active à 15,5% (hors effet Covid-19) et plus de 18%, (avec effet Covid-19), selon les données fournies par l’expert économique Radhi Meddeb.

Dans un entretien avec Tap, le PDG de Comete Engineering Group a rappelé que le revenu par habitant, mesuré en dollars par la parité de pouvoir d’achat, a baissé de 30% sur la même période et le dinar est passé de 0,52 € à 0,30, perdant ainsi plus de 40% de sa valeur.

La pandémie aura fait chuter le PIB de près de 10% en 2020, effaçant du coup la maigre croissance cumulée des dix dernières années, a-t-il ajouté.

Source : Tap.

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