Kaïs Saïed n’a certainement rien à voir avec les violences nocturnes de ces derniers jours dans plusieurs villes tunisiennes, contrairement à ce que prétendent les dirigeants du parti islamiste Ennahdha, comme Radwan Masmoudi, mais les publications de certains soutiens du président de la république, à l’instar de Kaïs Karoui, qui parlent souvent en son nom, donnent du grain à moudre aux thèses islamistes.
«Ne reprochons rien aux protestataires même s’ils volent des magasins, mais reprochons aux ventrus qui volent le pays et le peuple et appauvrissent les gens», a-t-il ainsi écrit dans un post Facebook, hier, dimanche 17 janvier 2021.
«Il n’y a aucune force politique capable de mobiliser des centaines de gens en même temps dans plusieurs gouvernorats et régions du pays. La seule force c’est la faim et la pauvreté. Ceux qui ont affamé les gens sont les seuls responsables des agitations que connaît le pays», a-t-il aussi écrit dans un autre post où il justifie les violences commises par des jeunes chaque soir dans plusieurs villes jusqu’à une heure tardive de la vie, malgré le couvre-feu décrété pour faire face à la crise sanitaire de la Covid-19.
Le silence assourdissant du président Saïed face à ces agitations ajoute aux ambiguïtés de sa position, au moment où les forces sécuritaires et militaires, dont il a la charge, font face à des émeutes violentes
Imed Bahri
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