La 5e chambre criminelle auprès du tribunal de première instance de Tunis a décidé, ce mercredi 3 février 2021, de reporter au 29 mai prochain, l’affaire de l’assassinat du leader de gauche Chokri Belaïd, tué le 6 février 2013, par des extrémistes religieux.
C’est ce qu’a fait savoir Me Mohamed Jmour, membre du Collectif de défense, dans une déclaration à l’agence Tap, en marge du rassemblement hebdomadaire organisé tous les mercredis par des militants de gauche et par le Parti unifié des patriotes démocrates (Watad), devant le siège du ministère de l’Intérieur, à Tunis, pour réclamer la vérité sur cet assassinat, ainsi que sur celui de Mohamed Brahmi (tué par des extrémistes religieux, le 25 juillet de la même année).
Me Jmour a par ailleurs affirmé que des jugements ont été émis mais n’ont toujours pas été exécutés, en rappelant que l’enquête se poursuit également sur les circonstances du décès d’une certaine Meherzia Ben Saad, épouse de Ridha Sebtaoui membre de la branche armée d’Ansar Charia.
Celle-ci a été tuée dans la nuit du 29 au 30 décembre 2012, lors d’une opération sécuritaire menée à Douar Hicher, à Tunis, après l’arrestation de Jamel Mejri, l’un des éléments les plus dangereux de cette organisation terroriste. Et selon Ansar Charia le meurtre de Chokri Belaïd aurait été ordonné «pour venger la mort Meherzia Ben Saad»…
Quant à Jamel Mejri, dont l’arrestation avait permis cette opération de décembre 2012, il aurait selon le comité de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, rencontré secrètement Ali Larayedh, alors ministre de l’Intérieur. Une zone d’ombre que le comité de défense ne souhaite pas négliger afin de pouvoir compléter le dossier et pour cela, il faudrait que la justice entende les sécuritaires qui avaient mené ladite opération.
On notera qu’Ali Larayedh avait affirmé, de son côté, que sa rencontre avec Mejri n’était pas secrète en expliquant et c’est le terroriste, en détention, qui avait demandé à le rencontrer.
«Il a fait du chantage aux agents du pôle antiterroriste en affirmant qu’il ne parlerait qu’en présence du ministre de l’Intérieur», avait soutenu l’ancien ministre nahdhaoui, tout en affirmant avoir encouragé le détenu à faire des aveux et à donner toutes les informations pouvant être utiles pour l’enquête…
Y. N.
Donnez votre avis