La crise au sein de Tunisair est appelée à se compliquer davantage avec la décision annoncée aujourd’hui, jeudi 18 février 2021, par le syndicat de la compagnie aérienne nationale, relevant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), d’entrer en grève ouverte. La patate chaude est entre les mains du ministre de Transport et de la Logistique, Moez Chakchouk, et du chef de gouvernement Hichem Mechichi. Et ce seront 11,5 millions de Tunisiens qui, comme d’habitude, payeront les pots cassés.
Par Imed Bahri
Cette grève a été décidée après qu’un huissier de justice s’était rendu, hier, au siège social de Tunisair, à la demande de la société turque TAV, qui gère, pour rappel, les aéroports d’Enfidha-Hammamet et de Monastir-Habib Bourguiba, menaçant de saisir les comptes de la compagnie aérienne nationale auprès des banques.
Cette saisie sera effectuée si Tunisair, qui traverse une grave crise depuis plusieurs années et qui est presque au chapitre de la faillite, ne rembourse pas ses dettes auprès de TAV, dont la valeur s’élèverait à 28 millions de dinars tunisiens (MDT).
Les salariés de la compagnie, dont la moitié de la flotte est clouée au sol pour des raisons techniques, celle-ci étant dans l’incapacité de payer ses fournisseurs en pièces de rechange, ne sont même pas assurés de pouvoir percevoir leurs salaires au cours des mois à venir. Ils ont donc de bonnes raisons d’être inquiets et d’appréhender un avenir pour le moins incertain.
Pour ne rien arranger, la nouvelle Pdg de l’entreprise, Olfa Hamdi, une jeune femme de 32 ans, au CV bidonné, sans aucune expérience en matière de gestion d’entreprise, nommée en raison de sa proximité avec le parti islamiste Ennahdha, n’a aucun plan de réforme de la société ni aucune stratégie de sauvetage.
Pour cacher son incompétence et son incapacité à agir sur une situation pour le moins fort compromise, la fille de Gafsa, dont l’unique «mérite» est d’être issue d’une région intérieure déshéritée (elle en joue d’ailleurs beaucoup), s’agite à gauche et à droite et multiplie les activités futiles et inutiles, dans une frénésie de communication visant à promouvoir sa petite personne auprès des idiots utiles d’hier, d’aujourd’hui et de toujours. Au moment où la société continue de s’enfoncer dans la crise chaque jour davantage. Et le pire est encore à venir : le crash du gouvernement Hichem Mehichi, qui a validé la nomination de Mme Hamdi, s’il ne l’a pas lui-même imposée, sur les instructions des dirigeants d’Ennahdha. Mais pas seulement : c’est l’Etat tunisien tout entier qui, à travers la faillite menaçant la plupart des entreprises publiques, est menacé par une banqueroute annoncée.
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