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Borhen Bssais, ou les nostalgies d’un chroniqueur en quête d’un maître

Il arrive à souvent Borhen Bssais de ne pas tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler, ce qui lui fait dire tout aussi souvent des bêtises, et ce depuis qu’il louait ses services de propagandiste de luxe à Zine El Abidine Ben Ali. Mais c’était il y a longtemps… Aujourd’hui, orphelin de son bienfaiteur Nabil Karoui, patron de Nessma TV, incarcéré dans le cadre de poursuites judiciaires pour évasion fiscale et blanchiment d’argent, il est à la recherche d’un autre maître pour se mettre à son service.

Par Imed Bahri

Et ne voilà-t-il pas que notre ancien militant de gauche devenu animateur de talk-shows télévisés semble avoir enfin trouvé son «oiseau rare». Ce sera Abdelkrim Zbidi, l’ancien ministre de la Défense sous Béji Caïd Essebsi et candidat malheureux à la présidentielle de 2019. C’est ainsi que, saluant, dans un post publié sur sa page Facebook, le 2 mars 2021, la participation de ce dernier à la réunion, le même jour, des personnalités appartenant à la famille dite «progressiste, moderniste, centriste, et tutti quanti», Borhen Bssais a cru devoir rappeler qu’à la veille du premier tour des présidentielles de 2019, tous les sondages d’opinion donnaient Abdelkrim Zbidi gagnant, au second tour, face à Kaïs Saïed. Le problème c’est que le médecin militaire n’a pas dépassé le 1er tour, à l’instar des autres candidats appartenant à la famille dite «progressiste, moderniste, centriste, et tutti quanti», avec lesquels il se réunit aujourd’hui pour examiner les moyens de «sauver la Tunisie» d’un naufrage annoncé, naufrage dont ils sont tous en partie responsables. Et c’est Nabil Karoui, l’ancien maître de Borhen Bssais, faut-il le lui rappeler, qui a dû croiser le fer au second tour avec le mystérieux professeur de droit constitutionnel, un opni ou «objet politique non identifié», qui remportera finalement le scrutin avec plus de 72% des suffrages exprimés.

Regagner la confiance perdue des Tunisiens

Ce fut un véritable camouflet pour la classe politique tunisienne dans son ensemble, toutes tendances confondues, inconsolable depuis et ne sachant comment reprendre l’initiative et regagner la confiance (perdue) des Tunisiens.

Il convient de rappeler, à ce propos, qu’à l’époque, croyant bien faire et sur le conseil de quelque conseiller en communication politique – serait-ce Borhen Bssais par hasard ? –, M. Zbidi, cherchant à se faire passer aux yeux des nostalgiques de Ben Ali pour un Abdelfattah Sissi en puissance, avait déclaré dans un entretien télévisé à la chaîne Al-Hiwar Ettounsi qu’il avait failli, le 27 juin 2019, lors de l’hospitalisation du président Béji Caïd Essebsi, faire encercler l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) par des chars blindés.

C’est à croire que Borhen Bssais a un petit faible pour les hommes forts. Mais le problème, c’est que M. Zbidi n’en est pas un. Il fait même partie des la race des tendres. Et les Tunisiens ne se sont pas trompés sur son compte. Et s’ils ont finalement jeté leur dévolu sur Kaïs Saïed, c’est parce qu’à défaut de force, ce dernier, un faux dur lui aussi, affiche une certaine rigidité.

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