Après que le maire islamiste du Kram, Fathi Layouni, ait indiqué que les homosexuels doivent être placés soit dans les hôpitaux soit dans les prisons tout en affirmant qu’ils n’ont pas le droit d’accéder au Kram, l’association Shams pour la dépénalisation de l’homosexualité a lancé une procédure pour demander une interdiction d’accès à l’espace Schengen à son encontre, et a appelé le ministère public à intervenir, estimant que «son discours daéchiens représente une menace pour les homosexuels».
Dans un communiqué publié ce jeudi 25 mars 2021, l’association a indiqué que le discours homophobe du maire est extrémiste et va contre les principes des droits et des libertés garantis par la constitution tunisienne, pis encore il s’apparente à un appel à la haine et à la violence qui met en danger les homosexuels et toute la communauté LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels transsexuels et queer), en Tunisie.
De ce fait Shams appelle le ministère public à intervenir en rappelant que l’impunité permet à ceux qui ne respectent pas la loi de poursuivre leurs abus, tout en demandant à tous les intervenants de cesser de blanchir ce genres de dépassements.
L’association Shams a par ailleurs indiqué que ledit maire s’est spécialisé «depuis 2011 dans les discours extrémistes et daéchiens est devenu rebelle contre l’État de droits», en rappelant que ce n’est pas la première fois qu’il se permet d’exclure la ville du Kram, aussi bien pour des activités associatives qu’autres, citant notamment l’affaire du bureau de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH) qu’il avait forcé en décembre dernier, pour être remplacé par une association islamiste. Cette affaire, rappelons-le a été portée en justice par la Ligue.
Shams rappelle que le droit au déplacement et du travail associatif sont garantis par la constitution et les traités internationaux ratifiés par l’État tunisien.
«On notera qu’il ne fait pas un visa pour se rendre au Kram, tout comme pour toutes les autres villes et régions de la Tunisie et que personne ne peut imposer aux citoyennes et citoyens des limites à leurs déplacements. Sauf si nous parlons vraiment de l’Émirat du Karma, qui s’est retourné contre l’État, ses institutions et ses lois», ajoute l’association qui fait porter la responsabilité de l’intégrité physique de ses membres et activistes aux autorités à qui elle demande de mettre fin à ses abus qui vont contre le principe de la civilité de l’État et de la démocratie.
On rappellera à ce propos, que l’Union Européenne avait récemment sanctionné et décidé de ne plus subventionner six communes polonaises qui ont adhéré à un programme mettant en place des zones dites «sans LGBT», se revendiquant «libérés de l’idéologie LGBTQ».
D’ailleurs Shams portera l’affaire devant l’expert spécial chargé des la lutte contre les discriminations basées sur les SOGI (sexual orientation and gender identity) auprès de l’ONU, précise Mounir Baatour, dans une déclaration ce soir à Kapitalis.
Y. N.
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