L’ancien chef de gouvernement tunisien Youssef Chahed, président du mouvement Tahya Tounes, est candidat pour remplacer le chef du gouvernement Hichem Mechichi, selon des rumeurs fuitées par certains partis d’opposition. *
Par Mongi Saidani
Chahed sera probablement nommé Premier ministre après que le mouvement islamiste Ennahdha ait fait pression sur Mechichi pour qu’il mette en œuvre un remaniement ministériel, auquel le président Kais Saied s’oppose fermement.
Des sources politiques conviennent que Chahed est soutenu par le président de la république, et Ennahdha ne craint pas de le nommer Premier ministre, d’autant plus qu’il l’a soutenu en 2017 et 2018 à la suite des demandes de son éviction.
Les partis politiques envisagent plusieurs scénarios possibles pour résoudre la crise actuelle entre le président de la république, d’un côté, et le premier ministre et le président du parlement, de l’autre.
Certains suggèrent de démettre Mechichi de ses fonctions, une demande soutenue par Saied comme condition pour lancer un dialogue politique.
Le membre dirigeant d’Ennahdha, Rafik Abdessalem, a accusé mardi le président de provoquer volontairement la crise politique et constitutionnelle.
Abdessalem a averti que certaines personnes veulent utiliser le président comme un outil pour mener leurs batailles par procuration et éliminer leurs adversaires par des coups d’État et des procès militaires (par allusion à la convocation du député islamiste proche d’Ennahdha, Rached Khiari, par le tribunal militaire pour s’expliquer à propos de récentes accusations qu’il a portées contre le président Saïed, Ndlr).
Chahed a exhorté (dans une récente vidéo postée sur sa page Facebook et des déclarations médiatiques, Ndlr) les partis politiques à s’engager dans une trêve, d’autant plus que le gouvernement n’est pas politiquement soutenu et que le parlement est paralysé par les crises, notant que cela conduira à la résolution de la crise constitutionnelle et politique.
Dans le même ordre d’idées, le député du Bloc démocratique Hichem al-Ajbouni a accusé Ennahdha d’aggraver la crise avec le chef de l’Etat en soutenant le Premier ministre, sous prétexte de préserver la stabilité du gouvernement.
Lors d’un entretien radiophonique, Ajbouni a déclaré que le Premier ministre avait cédé au chantage d’Ennahdha et de ses alliés en procédant à de récentes nominations au ministère de l’Intérieur (par allusion à la nomination de Lazhar Loungou, un proche du parti islamiste, à la tête des Renseignements généraux, Ndlr).
Article publié par Asharq Al-Awsat le 28 avril 2021, traduit de l’anglais par I. B.
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