Né en 932 à Badji, aux environs de la ville de Tous, au Khorasan, et mort en 1020 (ou 1025) dans cette même ville, située dans l’Iran actuel, où il vécut et travailla la plupart du temps, Abū-l-Qāsim Manṣūr ibn Ḥasan al-Ṭūṣī, dit Ferdowsî (retranscrit également Firdawsi ou Ferdawsi) est un poète persan du Xe siècle. Surnommé «le recréateur de la langue persane», il est l’auteur de la plus grande épopée en langue persane : ‘‘Shâhnâmeh’’ (Livres des rois).
Issu de petite noblesse terrienne, la vie de Ferdowsi est pleine d’épreuves dans des temps incléments et des revers de fortune. L’indifférence des grands ne l’ont pas découragé de mener à bien une œuvre de quelque cent mille vers, pour laquelle il avait entrepris de longues recherches.
‘‘Le Livre des Rois’’, en persan le ‘‘Shâhnâmeh’’, commencée à 25 ans et dont la rédaction a duré 40 , est une histoire des anciens rois de Perse, considérée comme l’épopée nationale persane, pour laquelle l’écrivain n’obtint de son vivant que peu de reconnaissance.
L’orientaliste Jules Mohl a publié une traduction intégrale en français de ce livre, en sept volumes, au XIXe siècle. Gilbert Lazard, qui a été professeur de langue et civilisation iraniennes à la Sorbonne, en a choisi de larges extraits des épisodes les plus célèbres. Il en a revu le texte à la lumière des nombreuses études consacrées à ce chef-d’œuvre depuis plus d’un siècle.
Au nom du maître de l’âme et de l’intelligence,
au-delà duquel la pensée ne peut aller,
du maître de la gloire, du maître du monde,
du maître de la fortune, de celui qui envoie les prophètes,
du maître de Saturne et de la rotation des sphères,
qui a allumé la lune et l’étoile du matin, et le soleil;
qui est plus haut que tout nom, que tout signe, que toute idée,
qui a peint les étoiles au firmament.
Si tu ne peux voir de tes yeux le Créateur,
ne t’irrite pas contre eux, car la pensée même ne peut atteindre
celui qui est au-delà de tout lieu et de tout nom,
et tout ce qui s’élève au-dessus de ce monde
dépasse la portée de l’esprit et de l’intelligence.
Extrait traduit par Jules Mohl.
C’est le livre des rois des anciens temps,
Évoqués dans des poèmes bien éloquents
Des héros braves, des rois renommés
Tous un par un, je les ai nommés
Tous ont disparu au passage du temps
Je les fais revivre grâce au persan
Tout monument se détruit souvent
À cause de l’averse, à cause du vent
J’érige un palais au poème persan
Qui ne se détruira ni par averse ni par vent
Je ne mourrai jamais, je serai vivant
J’ai semé partout le poème persan
J’ai beaucoup souffert pendant trente ans
Pour faire revivre l’Iran grâce au persan
Extrait traduits par Mahshid Moshiri.
Le poème du dimanche : ‘‘Ya jarata al wadi’’ de Ahmed Chawki
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