Dans une vidéo pour le moins surprenante, diffusée aujourd’hui, dimanche 11 juillet 2021, le célèbre comédien et acteur Fathi Haddaoui appelle les Tunisiens, qui sont d’accord avec son appréciation de la situation catastrophique dans le pays, à se mobiliser avec lui pour prendre en main leur destin. «Cette situation ne pourra plus durer», lance-t-il, sur un ton où se lit le rage et la colère. Vidéo.
Par Imed Bahri
Ce n’est sans doute pas l’extrait d’une nouvelle pièce de théâtre que le comédien serait en train de préparer ni la séquence d’un film récemment tourné et non encore sorti sur les écrans. Les propos sont durs de vérité, surtout lorsqu’il lance aux acteurs politiques: «Démocrates, progressistes, ouvriéristes, gauchistes, syndicalistes, nationalistes, baathistes, communistes, islamistes… On vous a donné votre chance et laissés gouverner. Mais vous avez tous échoué. Vous vous êtes tous montrés incompétents. Et c’est notre pays qui paye les frais de votre incompétence, c’est-à-dire nous autres citoyens, nos enfants et tout le peuple dont vous hypothéquez l’avenir. Cette situation ne peut plus durer. Nous allons arrêter la gabegie que vous avez instauré dans notre pays».
Dans sa révolte, Fathi Haddaoui ne ménage pas le peuple qui, selon lui, ne comprend pas ce qu’est la démocratie, n’y est pas habitué et confond liberté et anarchie. «Les citoyens ne comprennent que le langage du bâton et c’est avec le bâton qu’ils doivent être conduits. C’est le seul langage qu’ils comprennent. Je suis désolé de le dire aussi crûment. Mais c’est la vérité que nous devons tous admettre», a déclaré le comédien qui, tout en se déclarant «enfant de cette nouvelle Tunisie», estime que le temps est venu de se ressaisir et de rétablir l’ordre et la discipline dans le pays. L’anarchie actuelle qui conduit les Tunisiens au bord de la faillite et de l’autodestruction ne saurait encore durer. «Nous n’allons pas laisser notre chère Tunisie dépérir ainsi», a encore lancé Fathi Haddaoui, en parlant de «guerre» pour libérer un pays en danger.
Dans un geste, il est vrai très théâtral, Fathi Haddaoui enfile une sorte de veste militaire, dans une allusion limpide à l’armée, l’unique institution qui, aujourd’hui, en Tunisie, reste encore saine, disciplinée et debout, et appelle les Tunisiens à le suivre, lui «l’enfant de l’armée, de la police, des renseignements», comme il l’affirme. Mais pour faire quoi ? Pour aller où ?
La vidéo, qui se termine en queue de poisson, est plutôt allusive : elle suggère et incite. C’est, à l’évidence, un appel à la mobilisation générale pour arracher la Tunisie des mains de ceux qui ont causé sa faillite au terme de dix ans d’errance, d’improvisation et de gestion chaotique des affaires publiques. Sera-t-il entendu ? Sera-t-il suivi ? Wait and see… Mais ce qui est sûr c’est que le sentiment de Fathi Haddaoui est partagé aujourd’hui par un grand nombre de Tunisiens et de Tunisiennes.
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