Célèbre poète mexicain, José Émilio Pacheco est né à Mexico en 1939 et décédé en 2014 après une longue et prolifique carrière. Spécialiste de la littérature mexicaine et de l’œuvre de Jorge Luis Borges, il a enseigné dans plusieurs universités du Mexique, des États-Unis et au Canada. Pacheco a publié une quinzaine de livres (romans, nouvelles et poésies). Il a aussi travaillé au cinéma et scénarisé une dizaine de films entre 1972 et 1987. Il a également traduit les ouvrages d’auteurs de renom tels que Tennessee Williams et Samuel Beckett.
C’est un écrivain respecté, qui a eu une grande influence sur plusieurs poètes au Mexique et qui a reçu des prix prestigieux, dont le Prix national de poésie du Mexique et le prix Cervantès pour l’ensemble de sa carrière.
Poète à l’humour parfois grinçant, aux mots simples et précis, il a jeté, avec ses textes, un regard critique sur la violence de la société dans laquelle il vivait.
Urbana, Illinois
Le bonhomme de neige dans le jardin
se casse
quand la terre émerge de l’hiver
Dans un jardin plus vaste nous sommes tous
de fragiles figurines attendant
notre dissolution.
Mer éternelle
Nous disons que la mer n’a pas de commencement
Elle commence là où tu la rencontres pour la première fois
Et vient de tous côtés à ta rencontre.
Les éléments de la nuit
Sous le plus petit empire que l’été a rongé
s’écroulent les jours, la foi, les prévisions.
Dans la dernière vallée
la destruction s’assouvit
dans des villes vaincues que la cendre affronte.
La pluie éteint la forêt illuminée par l’éclair.
La nuit laisse son venin.
Les mots se brisent contre l’air.
Rien ne se restitue
Rien n’accorde
La verdeur aux champs calcinés.
Ni l’eau dans son exil
Ne retournera à la fontaine
Ni les os de l’aigle
Ne retourneront à ses ailes.
Épilogue
L’automne était la seule divinité
Elle renaissait
préparant la mort
Soleil couchant
qui dorait les feuilles sèches
Et comme les générations des feuilles
sont les humains
A présent nous nous en allons
mais cela n’a pas d’importance
parce que d’autres feuilles
verdiront sur la même branche
Face à ce triomphe
de la vie perpétuelle
peu importe
notre misère morte
Ici nous fûmes
habitant chez les morts
et nous nous perpétuerons
dans la chair et le sang
de ceux qui arrivent.
Le poème du dimanche: ‘‘Les armes de l’été’’ d’Octavio Paz
Le poème du dimanche: ‘‘Corps nocturne’’ d’Elías Nandino
Le poème du dimanche: ‘‘Les Amoureux’’ de Jaime Sabines
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