Jamais les islamistes ne trouveront meilleurs alliés objectifs (ou idiots utiles) que les gauchistes ou, plutôt, les islamo-gauchistes, comme on les catégorise aujourd’hui pour les distinguer des vrais gauchistes qui sont des adversaires quasi-naturels des partis hyper-conservateurs et hyper-libéraux comme les Frères musulmans en général et Ennahdha en Tunisie.
Même après l’assassinat de Chokri Belaïd, secrétaire général du Parti des patriotes démocrates uni (ou Watad), le 6 février 2013, par des extrémistes religieux de la mouvance d’Ennahdha, l’un des plus célèbres islamo-gauchistes en Tunisie plutôt l’un des plus agités parmi eux, le professeur de droit Jawhar Ben Mbarek, continue à camper ce rôle avec un zèle ardent. Et comme si cela ne lui suffisait pas, il a aussi enrôlé son père Ezzeddine Hazgui, un ancien militant gauchiste, membre du mouvement Perspectives dans les années 1970, qui avait fait de la prison sous le règne de Habib Bourguiba, pour l’appuyer dans son délire anti-Kaïs Saïed et ses appels du pied en direction des Nahdhaouis. Et quoi de mieux pour commencer que sur le plateau du «Saïed bashing» ouvert 24 heures sur 24 heures sur la chaîne Zitouna TV, la voix d’Ennahdha, diffusant illégalement ses programmes depuis 2014 ?
Comme son fils, Ezzeddine Hazgui a fait étalage lui aussi de toutes la panoplie des islamo-gauchistes quand ils se déchaînent contre des membres de leur propre famille politique : excitation, arrogance, insolence et excès de langage…
Difficile de finir aussi mal un parcours politique militant qui avait pourtant très bien commencé, et c’était pour défendre de bien meilleures causes que celle des islamistes aujourd’hui qui, en dix ans de pouvoir et de prévarications de toutes sortes, ont détruit la Tunisie, pays pré-émergent dans les années 1990, et l’ont transformée en un autre qui survit grâce à la mendicité internationale.
Imed Bahri
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