Au cœur de la Méditerranée, à la croisée des chemins entre l’Afrique et l’Europe, l’Orient et l’Occident, la Tunisie est isolée et mise en autarcie par son président pantouflard et casanier, très solitaire et très peu sociable. Après tout, aux yeux de Kaïs Saïed, de bonnes relations avec l’Algérie suffisent amplement à «sa» diplomatie du moindre effort.
On a beau ne pas supporter Recep Tayyip Erdogan mais le président de la Turquie bouge et il est dynamique en dépit de son âge et de sa maladie. Après sa tournée africaine, la relance des relations avec ses ennemis émiratis couronnée par une enveloppe d’investissement de 10 milliards de dollars, le sommet Turquie-Afrique à Istanbul, il parle coopération technologique avec le grand investisseur états-unien Elon Musk… Quand notre pantouflard national ne parle qu’avec l’Algérie d’Abdelmadjid Tebboune, qui s’était rendu à Tunis la semaine dernière pour une visite d’Etat de deux jours, et le Qatar, pour remercier Tamim Ben Hamad Al-Thani pour la bonne organisation de l’Arab Cup.
La diplomatie du moindre effort
Au Maghreb, Saïed dope les relations avec l’Algérie et boude gratuitement le Maroc (peut-être pour plaire encore plus aux Algériens). Qu’on ait d’excellentes relations avec l’Algérie est une bonne chose mais cela ne doit pas se passer aux dépends des autres pays. De plus, il n’est pas dans l’amitié et la fraternité avec les Algériens, il est dans un rapport d’infériorité; il leur court derrière, ça rappelle la vassalité du Liban à l’endroit de la Syrie avant l’assassinat de Hariri.
Sinon, peu de visites à l’étranger en plus de deux ans de présidence (Le Caire et Paris), et zéro visite en Arabie saoudite pour doper les relations avec le principal pays du Golfe, ou aux Émirats aussi, dont les Tunisiens espèrent un coup de pouce financier. Aucune visite dans un pays africain. Quant à l’Occident et à l’Asie, il n’existent pas dans la géographie du raïs tunisien.
Le monde se résume-t-il pour Saïed à l’Algérie? Et tant pis pour la Tunisie, l’un des pays les mieux situés géographiquement, qui avait une diplomatie active et rayonnante, même au temps de l’ancien dictateur Ben Ali et qui, aujourd’hui, est l’un des plus faibles ou des plus desservis diplomatiquement… par son propre président.
I..B.
Donnez votre avis