Tout en affirmant que la grève observée par les juges est illégale, l’Ordre national des avocats tunisiens (Onat) s’est exprimé, dans la soirée de ce mercredi 9 février 2022, sur la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), estimant que celui-ci n’a pas réussi à garantir l’indépendance de la justice, ni celle des juges.
Dans son communiqué, l’Onat a estimé que la grève menée par les juges suite à la décision de dissoudre le CSM va aggraver la crise judiciaire ainsi que le manque de confiance des citoyens en la justice, et en affirmant que cela va également porter atteinte aux intérêts des justiciables.
L’ordre des avocats a également affirmé que des révisions doivent être apportées au sein du Conseil de la magistrature suite à son échec qui s’est notamment traduit par des abus, citant «des privilèges personnels de ses membres, la corruption, une lenteur dans le traitement de dossiers importants», et en affirmant que le CSM est «tombé dans des tiraillements politiques et n’a réalisé aucun acquis pour le pouvoir judiciaire».
Pour ces raisons, l’Onat affirme que le CSM a échoué dans sa mission à garantir l’indépendance de la justice et des juges, en soulignant la necessité de réviser la loi dudit Conseil et la modification de sa structure actuelle, afin de «garantir l’indépendance de la justice, loin des intérêts partisans ou de toute influence, et afin que la justice puisse reprendre sa place et bénéficier de la confiance des citoyens en assurant notamment l’équité et l’égalité de tous devant la loi».
D’autre part, l’Onat a affirmé son implication dans la réforme de la justice, appelant à une plus grande représentation des avocats au prochain Conseil de la magistrature pour une meilleure efficacité.
Y. N.
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