Zouhair Hamdi a déclaré que «la Haute autorité indépendante pour les élections (Isie) ne peut pas garantir des élections transparentes et justes» car, explique-t-il «elle a prouvé son échec, en n’étant pas impartiale et en devenant un outil aux mains du mouvement Ennahdha».
«Le système électoral a besoin d’être réformé, à commencer par la loi électorale et celles sur les partis, les médias, les sondages d’opinion, de manière à prévenir le financement politique avec de l’argent de la corruption», a-t-il souligné.
Le secrétaire général du Courant populaire (parti de tendance nationaliste arabe) parlait en marge des travaux de deux jours du conseil national de son parti, dimanche 13 mars 2022, à Hammamet,
consacrés à l’évaluation de la période post-25 juillet, date du limogeage du gouvernement Hichem Mechichi, du gel des travaux de l’Assemblée et de l’annonce des «mesures exceptionnelles» par le président de la république Kaïs Saïed.
M. Hamdi a estimé que la Tunisie a besoin aujourd’hui de «rechercher une alternative à l’Isie, que ce soit en la réformant, en revoyant sa composition sur de nouvelles bases, en révisant la loi ayant présidé à sa création, ou en recourant à une instance provisoire avec des dispositions exceptionnelles, et ce dans le cadre de l’état d’exception qui autorise ce genre de décision».
Sur un autre plan,M. Hamdi a déclaré que «les réformes politiques n’auront aucun sens si le climat social n’est pas assaini par l’adoption de réformes économiques urgentes susceptibles d’arrêter l’hémorragie actuelle, en s’appuyant sur les ressources propres, au premier rang desquelles la production agricole, le rétablissement du taux de change de la monnaie tunisienne, l’arrêt de l’importation anarchique et la lutte contre les mafias qui se nourrissent de la famine du peuple», a-t-il aussi déclaré.
Evoquant ensuite les affaires des deux martyrs, Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, les leaders de gauche assassinés par des extrémistes religieux le 6 février et le 25 juillet 2013, le secrétaire général du Courant populaire a estimé que «la justice est en train de se redresser», par allusion à la dissolution du Conseil supérieur de la justice (CSM), dont certains membres sont soupçonnés d’allégeance au parti islamiste Ennahdha, ajoutant que «très bientôt, des décisions judiciaires seront prises qui rendront justice aux deux martyrs.»
Zouhair Hamdi a, par ailleurs, appelé les forces politiques nationales à «sortir du carré du rejet du chef de l’Etat et de la contestation de ses décisions et de dépasser la dichotomie entre ceux qui soutiennent le 25-Juillet et ceux qui le rejettent.»
Il s’agit, selon lui, de former un «courant national» regroupant les forces politiques qui n’ont pas été entâchées par la corruption pour débattre de toutes les questions nationales en vue d’élaborer une vision commune pour sortir le pays de la crise actuelle et la présenter au chef d’Etat et au peuple.
I. B.
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