Marine Le Pen moquée pour avoir affirmé que «Bourguiba avait interdit le voile en Algérie»

Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national au second tour de la présidentielle française, a été largement moquée sur les réseaux sociaux après avoir affirmé, sur France Inter, en défendant son intention d’interdire le voile en France, que «Bourguiba avait interdit le voile en… Algérie».

Une bourde qui n’est pas passée inaperçue et les internautes ne s’expliquent pas comment la candidate d’extrême droite, qui ambitionne de devenir présidente de la république française, a-t-elle pu confondre l’Algérie et la Tunisie. Ils ont évoqué une incompétence et une confusion impardonnable; les moins cléments ont quant à eux qualifié Marine le Pen de «raciste et d’ignare».

«C’est vrai que tous les Arabes se ressemblent dans le regard de l’extrême droite mais tout de même!», a lancé un internaute, «C’est le comble, cette femme est une honte pour la France», à surenchéri un autre, estimant qu’une candidate à la présidentielle ne peut se permettre une telle erreur.

Habib Bourguiba n’est évidemment pas algérien, mais le premier président de la Tunisie indépendante, comme tout le monde le sait sauf Mme Le Pen. Combattant contre le colonialisme, leader nationaliste et bâtisseur de la Tunisie moderne, il est aussi connu comme émancipateur de la femme. Il avait instauré la gratuité de la santé et de l’éducation et le peuple tunisien lui reconnaît ses réalisations importantes dans les domaines économique, éducatif et social…

Dans le domaine social, il a interdit la polygamie et accordé à la femme le droit de demander et d’obtenir le divorce. Il lui a aussi accordé le droit de vote et le droit à l’avortement, bien avant la France et plusieurs autres pays européens. Et c’est dans cette volonté d’émanciper la moitié de la société qu’il a fait la guerre à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, notamment l’imposition du port du voile. Et là, Mme Le Pen ne s’est pas trompée. Sauf que celui de ses conseillers qui lui a passé l’information aurait pu aussi lui faire une brève présentation de l’homme et de son œuvre.

Y. N.

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