Après l’interpellation d’un certain nombre de citoyens dans le gouvernorat de Manouba, banlieue ouest de Tunis, pour avoir mangé pendant la période du jeûne du mois du ramadan, 28 associations tunisiennes de défense des droits de l’homme ont dénoncé, dans un communiqué conjoint publié aujourd’hui, vendredi 22 avril 2022, ce qu’elles ont qualifié d’«atteinte aux libertés individuelles».
Tout en dénonçant une «violation flagrante de leur droit à la différence et à l’exercice de leurs libertés individuelles», lesdites associations «appellent les autorités à cesser de poursuivre, de harceler et d’arrêter ceux qui n’observent pas le jeûne, et demandent qu’ils soient traduits en justice en état de liberté, car ils ne présentent aucune menace pour la paix publique, et que leur droit à un procès équitable soit garanti.»
Les associations signataires du communiqué condamnent, par ailleurs, «la poursuite du ciblage systématique des minorités en Tunisie et l’atteinte aux libertés individuelles, notamment pendant le mois de ramadan». Tout en soulignent que «les circulaires qui sont adoptées pour traquer ceux qui n’observent pas le jeûne pendant ramadan et les autres lois, décrets et circulaires visant les libertés individuelles sont inconstitutionnelles et ne respectent pas les conventions internationales et doivent être revues pour protéger le droit à la différence et assurer les règles de coexistence», les associations demandent à l’autorité judiciaire d’«exercer son pouvoir qui consacre la justice et garantit les droits et libertés de tous les citoyens sans discrimination de race, de sexe, de parti ou de religion.»
En conclusion, le communiqué affirme que «les forces de la société civile qui croient en l’État civil et aux valeurs de la démocratie et sont imprégnées de la culture des droits de l’homme appellent à la solidarité et à la coordination pour protéger les droits et la liberté contre les forces de la régression».
I. B.
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