Me Ridha Raddaoui déclaré que le collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a intenté quatre plaintes contre l’ancien juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis, Béchir Akremi.
Les avocats de la défense l’accusent de «manipulation» des dossiers de l’affaire des martyrs Belaïd et Brahmi et de dissimulation d’informations et de faits importants dans l’affaire de l’appareil secret d’Ennahdha, qui serait derrière les deux assassinats.
Me Raddaoui s’exprimait, mercredi 1er juin 2022, au cours d’une conférence de presse organisée à Tunis par le collectif de défense des martyrs Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi.
Le collectif de défense de Belaïd et Brahmi accuse le parti Ennahdha d’avoir mis en place un appareil sécuritaire secret qui serait lié aux assassinats politiques de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, survenus en 2013. Depuis, Ennahdha ne cesse de rejeter toute implication dans ces meurtres et dément l’existence d’un quelconque appareil secret.
Chokri Belaïd, avocat et dirigeant de gauche, a été assassiné le 6 février 2013 par plusieurs balles tirées à bout portant devant son domicile.
Mohamed Brahmi, député de l’Assemblée nationale constituante, avait été assassiné le 25 juillet de la même année, lui aussi devant son domicile.
Les deux meurtres n’ont pas encore été élucidés et les responsables des assassinats n’ont toujours pas été arrêtés. Mais il est de notoriété publique qu’ils appartiennent à la mouvance islamiste et certains d’entre eux sont même proches du parti Ennahdha, qui était alors au pouvoir.
Le juge Béchir Akremi, connu pour sa proximité avec le parti islamiste Ennahdha, est accusé d’avoir tripatouillé les dossiers de ces deux affaires pour éloigner les soupçons des dirigeants du parti islamiste. Il fera d’ailleurs partie des 57 magistrats révoqués par décret présidentiel publié le soir même. Ils sont poursuivis dans des affaires de corruption judiciaire.
I. B.
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