Selon le dirigeant islamiste Samir Dilou, avocat de son état, l’état de santé du juge Hammadi Rahmani s’est détérioré, ce jeudi 30 juin 2022. Ce dernier, rappelons-le est en grève de la faim depuis le 22 juin afin de dénoncer la révocation, par le président, de 57 juges, dont il fait d’ailleurs partie.
La coordination des structures judiciaires a, de son côté, confirmé cette information, en appelant, pour sa part, le président de la République Kaïs Saïed à revenir sur la décision de révocation des juges, ainsi que sur le décret 35, tout en l’invitant au dialogue afin de résoudre cette grave crise, «et ce pour éviter la catastrophe imminente à laquelle sont confrontés les juges en grève», lit-on notamment dans le communiqué.
La même source, qui accuse par ailleurs l’exécutif d’avoir fermé la porte du dialogue, affirme que les juges en grève de la faim sont arrivés «à un stade où leur vie est en danger ».
On notera que la coordination des structures judiciaires, bien qu’elle évoque dans son communiqué la necessité d’ouvrir le dialogue, a dès la publication du décret-loi relatif à la révocation des 57 juges, appelé à la grève générale, qui se poursuit d’ailleurs pour la 4e semaine consécutive, faisant fi des intérêts des justiciable.
Les magistrats concernés ont aussi dès le début de leur mouvement tiré à boulets rouges sur le chef de l’Etat et la ministre de la justice qu’ils ont accusés de vouloir avoir la mainmise sur le pouvoir exécutif et d’avoir révoqué «ceux qui ont refusé de se soumettre à leurs ordres», entre autres accusations.
Pour certaines parties, dont même des magistrats, les grévistes auraient dès le début privilégier le dialogue et lancer des recours pour tenter de défendre les dossiers des juges révoquer, au lieu de préférer un bras de fer, qui ne fait qu’aggraver la situation…
Y. N.
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