Des partis de menant une campagne nationale pour le boycott du référendum du 25 juillet sur la nouvelle constitution considèrent que le projet de loi fondamentale publié au Journal officiel après le début de la campagne référendaire est une violation des lois et même des décrets pris par le président Kaïs Saïed lui-même, dans le cadre de son coup d’Etat contre la légitimité constitutionnelle.
Dans leur communiqué publié aujourd’hui, mercredi 13 juillet 2022, les partis en question (Al-Qotb, Attayar, Ettakatol, Al-Joumhouri et Al-Oummal) ont souligné que l’introduction de 46 «corrections et amendements» dans le projet de constitution initialement publié le 30 juin par le Jort est une autre preuve de la démarche personnelle et l’esprit d’improvisation ayant entouré le processus de rédaction de ce projet, qui n’a même pas pris en compte les propositions du comité chargé de rédiger une constitution, et dont le président lui-même, le professeur de droit constitutionnel Sadok Belaid, a renié toute paternité du texte publié par Kaïs Saïed.
Ces amendements sont des artifices par lesquelles le «monarque absolu», selon les termes du communiqué, a tenté, par un nouveau décret, d’embellir une constitution qui instaure un pouvoir personnel et ouvre la voie au retour du régime autoritaire en totale contradiction avec les principes et les fondements d’un État civil démocratique.
Les opposants à M. Saïed ont dénoncé ce qu’il ont qualifié de complicité de la commission électorale installée, son implication dans la couverture de ces abus et son silence sur le fait que l’auteur de l’initiative n’a pas cru devoir publier un mémorandum explicatif à l’intention du public comme l’exige la loi, tout en fermant les yeux sur les énormes fonds dépensés en publicité pour le projet présidentiel à travers divers supports de publicité et plateformes et réseaux sociaux.
Les cinq partis ont réitéré leur rejet du processus putschiste et appelé les citoyens à ne pas s’y engager, à boycotter la mascarade référendaire et à adhérer aux valeurs de la citoyenneté et au choix du système démocratique face aux tentatives visant à faire revenir le pays à la tyrannie renversée par la révolution de la liberté et de la dignité.
I. B.
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