Le feuilleton de l’audition des dirigeants du mouvement islamiste Ennahdha, dans le cadre de l’enquête judiciaire sur les filières d’envoi des jeunes tunisiens pour le jihad, notamment en Syrie et en Irak, se poursuit sans aboutir encore à une accusation claire et franche.
En effet, ces derniers sont convoqués avec un renfort de tapage médiatique, auditionnés par le juge d’instruction puis remis en liberté, sans véritable suite, c’est pourquoi les concernés parlent de harcèlement judiciaire à visée politique.
On a ainsi appris, ce week-end, que l’ancien président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Rached Ghannouchi, également président d’Ennahdha, et son bras droit, l’ancien chef de gouvernement Ali Larayedh, sont convoqués pour être interrogés sur l’envoi de djihadistes tunisiens en Syrie, indique Reuters, en citant des sources au sein du mouvement islamiste tunisien.
L’agence de presse cite une déclaration par téléphone de Ghannouchi annonçant qu’il comparaîtra devant les enquêteurs, demain, lundi 19 septembre 2022, en précisant qu’il ne connaît pas la raison d’une telle convocation.
Il est à noter que l’ancienne députée Fatma Mseddi (Nidaa Tounes) avait annoncé, le 18 février dernier, avoir déposé une plainte auprès du tribunal militaire concernant ce qu’on appelle l’envoi des djihadistes tunisiens aux foyers de tension, lequel tribunal a renvoyé la plainte au pôle judiciaire antiterroriste parce que l’affaire implique un nombre important de civils aux côtés des militaires.
Mercredi dernier, Mme Mseddi a souligné que l’affaire est très grave parce qu’elle implique d’éminentes personnalités de l’État, des partis et des services de sécurité.
I. B.
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