L’élection présidentielle est le scrutin le plus important aujourd’hui, en Tunisie, car, en vertu de la nouvelle constitution, c’est le président de la république qui cumule tous les pouvoirs, a déclaré Fadhel Abdelkefi, président du parti Afek Tounes, dans l’émission Midi Show sur Mosaïque FM, ce vendredi 23 septembre 2022.
M. Abdelkefi a confirmé, par ailleurs, que son parti a décidé de ne pas participer aux législatives du 17 décembre prochain, parce que la nouvelle constitution et la nouvelle loi électorale vident la représentation populaire de tout intérêt et transforme l’Assemblée en une simple instance d’enregistrement des décisions présidentielles, puisqu’elle ne peut rejeter des lois ni opposer une motion de censure au gouvernement. Sans parler des lacunes criardes dans la nouvelle loi électorale, qui marginalise les femmes, les jeunes, et les Tunisiens ayant une seconde nationalité. Et qui, surtout, privilégie le clanisme, le tribalisme et le népotisme, a-t-il dit.
L’accession à la présidence de la république est donc, selon lui, le seul moyen, pour espérer changer le système présidentialiste mis en place par le président de la république Kaïs Saïed, et pour mettre en œuvre réellement les réformes structurelles dont le pays a besoin pour se relancer.
«Certains peuvent détruire le pays par un trait de crayon», a déclaré Fadhel Abdelkéfi, par allusion au président Saïed qui gouverne par décrets qui ne règlent aucun des problèmes du pays, mais contribuent plutôt à les aggraver. «Notre parti se propose de changer le pays par un trait de crayon, en supprimant des lois qui handicapent l’économie et en promulguant d’autres qui la relancent en libérant les énergies et les initiatives», a expliqué le président Abdelkefi, en rappelant les décisions historiques qui ont développé l’économie nationale à partir des années 1970, prises par Hedi Nouira, Mansour Moalla ou autres Abdelwaheb Ben Ayed, qui a développé la production de la viande de volailles devenue avec le temps la base de l’alimentation des Tunisiens. Entre autres choix dont nous bénéficions tous aujourd’hui, un demi siècle plus tard.
Les urgences actuelles des Tunisiens, ce sont les pommes de terre, la volaille, les bouteilles de gaz, l’eau minérale et le lait pour les enfants ou le prix du taxi, et non le changement de la constitution ou de la loi électorale, par allusion au projet de réforme du système politique mis en œuvre par le président Saïed.
I. B.
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