Le problème de la Tunisie réside dans l’absence de clairvoyance de ses dirigeants, estime l’écrivain Youssef Seddik, ajoutant que ce qui l’inquiète le plus c’est «le silence au sommet de l’Etat quant face aux vrais problèmes du pays». (Vidéo).
«Ce mutisme témoigne d’un certain mépris pour le peuple», estime le philosophe, anthropologue et islamologue, qui parlait dans l’émission ‘‘Jaweb Hamza’’ sur Mosaïque, dimanche 16 octobre 2022, appelant le président de la république, Kaïs Saïed, à «parler aux Tunisiens la langue qu’ils comprennent», par allusion à son utilisation de l’arabe littéraire qui établit comme une distance entre le chef de l’Etat et son peuple. Il l’appelle aussi à «reconnaître les erreurs commises par l’Etat». «Il doit comprendre que s’il méprise son peuple, il sera méprisé par lui en retour», a-t-il lancé, en commentant le récent drame de l’émigration illégale à Zarzis, très mal géré par les autorités locales et nationales. Il a d’ailleurs fait part de son étonnement quant à l’absence de réaction de la part du gouvernement et de la présidence de la république après le drame de Zarzis qui a ému la nation tout entière.
Sur un autre plan, Youssef Seddik a estimé que les Tunisiens n’ont rien réalisé depuis l’époque d’Hannibal. «Tous les projets traînent en longueur, la révolution culturelle se fait toujours attendre, l’élite ne remplit pas son rôle parce que, normalement, elle devrait être la mère de la renaissance», a-t-il indiqué, dans une sorte d’autocritique nationale pour un péché collectif dont il n’exonère aucune partie.
I. B.
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