La décision de la Cour d’appel de lever l’interdiction de voyage qui avait été décidée contre les parents de la fillette de 4 ans, arrivée seule, le mois dernier, à Lampedusa, via une embarcation d’émigration irrégulière, aidera, selon un responsable judiciaire, à récupérer l’enfant d’Italie, où les autorités refusent, pour le moment, de la remettre à son pays d’origine.
«De mon point de vue, non pas en tant que porte-parole des tribunaux de Monastir et de Sfax, mais en tant que spécialiste des droits de l’homme, je pense que la décision de lever l’interdiction de voyager servira indirectement l’État tunisien à récupérer la fillette, parce que la justice italienne a refusé de la renvoyer au vu des conditions non-adaptées à sa stabilité psychologique Aujourd’hui, en levant l’interdiction de voyager, il n’y a plus de danger à ce qu’elle retourne dans le milieu familial», a affirmé Farid Ben Jha, ce mercredi 9 novembre 2022, dans une déclaration accordée à Mosaïque FM.
Les propos de Ben Jha restent tout de même très discutables, surtout d’un point de vue humaniste. La justice italienne fait face à un dilemme et la détention des parents de la fillette en est loin d’être la seule raison. C’est même un détail. Ce qui pose surtout problème c’est que ces parents ont fait courir le risque à leur enfant de faire un voyage clandestin où sa vie était en danger. Est-ce qu’ils sont, de ce fait, à la hauteur de la responsabilité d’avoir un enfant sous leur tutelle ? Pas sûr du tout. Est-ce que l’Etat tunisien est à la hauteur de cette responsabilité ? C’est encore moins évident.
Evidemment, d’un autre côté, la fillette a psychologiquement besoin d’être auprès de ses parents. D’où le dilemme.
C. B. Y.
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