Tunisie : Abir Moussi reproche à Taboubi son indulgence vis-à-vis de Saïed

La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a tiré à boulets rouges sur Noureddine Taboubi, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qu’elle accuse d’avoir trahi les Tunisiens et d’être indulgent vis-à-vis du président de la république Kaïs Saïed.

Dans une déclaration à Shems FM, en marge de la commémoration du 70e anniversaire de l’assassinat du dirigeant syndical et homme politique Farhat Hached, dimanche 4 décembre 2022, à Sfax, Mme Moussi a appelé le président de la république Kaïs Saïed à organiser des élections législatives et présidentielles conformes aux normes internationales afin de sortir la Tunisie de sa situation catastrophique actuelle.

Critiquant la campagne électorale des candidats aux élections législatives prévues pour le 17 décembre, la présidente du PDL a déclaré que le «détenteur du pouvoir» (par référence au chef de l’État) va mettre en place un parlement qui aura la forme d’un Conseil de la Choura.

«Le prochain parlement sera un ramassis d’éléments issus de Hizb Ettahrir, de Daech, des Frères musulmans, des représentants du groupe iranien, des Rcdistes de toutes les époques et des retourneurs de veste», a-t-elle dit, tout en critiquant, également, l’UGTT pour la manière dont elle gère la situation actuelle, estimant que le discours du secrétaire général de la centrale syndical, Noureddine Taboubi, samedi 3 décembre, au Palais des Congrès à Tunis, n’était pas au niveau des attentes et des espoirs des Tunisiens.

L’UGTT a trahi les Tunisiens avec ses silences face aux pratiques du président Kaïs Saïed, notamment en ce qui concerne le référendum constitutionnel et la loi électorale, indiquant qu’elle avait pris contact directement avec Taboubi et lui a présenté une charte politique pour qu’il la présente au bureau exécutif de l’organisation, mais il ne l’a pas fait.

Il y a des gens au sein de l’organisation ouvrière qui agissent comme si celle-ci était leur propriété personnelle et en fonction de leurs convictions et de leurs rancunes politiques, a-t-elle également dit.

«Ce que Taboubi a exigé dans son discours de samedi ne donnera à manger à personne», a encore lancé Mme Moussi, ajoutant : «Celui qui refuse de sauver la Tunisie en proposant des solutions radicales n’est pas digne de confiance et est un traître à l’Etat tunisien».

Selon la présidente du PDL, beaucoup de Tunisiens ne sont pas satisfaits des décisions de l’UGTT et du comportement de certains de ses dirigeants. Elle a aussi accusé ces derniers de politiser l’organisation ouvrière et de l’éloigner de l’essence de sa mission nationale, en déplorant ce qu’elle a appelé «les rancunes politiques derrière le refus de l’organisation de traiter avec le Parti destourien libre». Et c’est là, on l’a compris, le principal reproche que Mme Moussi fait aux dirigeants syndicaux, qui refusent de traiter avec son parti.

I. B.

  

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