La rengaine des richesses volées commence à sonner de plus en plus creux et suscite de sérieuses interrogations en Tunisie et chez nos partenaires étrangers. Il aurait été plus judicieux d’œuvrer à la relance de l’économie et à la création de la richesse.
Par Elyes Kasri *
A force de parler de richesses volées et de s’engager à répartir équitablement une richesse qui a cédé la place aux dons et prêts étrangers, certains oublient ou n’arrivent peut être pas à concevoir qu’il faut d’abord procéder à la création de la richesse.
Pour cela, les pleins pouvoirs détenus par le président de la république depuis le 25 juillet 2021, ajoutés à sa nécessaire familiarité avec la affaires de l’Etat, puisqu’il occupe la magistrature suprême depuis plus de trois ans, auraient pu permettre de formuler un programme de relance économique et d’encouragement de la création de la richesse.
Réhabiliter l’éthique du travail
Au lieu de focaliser l’opinion publique sur les spéculateurs, contrebandiers et moult détournements auxquels on n’arrive mystérieusement pas à mettre fin, il aurait été plus utile de mettre en place une réforme profonde de l’administration et du secteur publics pour en faire un vecteur d’encouragement de la concurrence saine et loyale, de l’innovation et de renouvellement du tissu entrepreneurial, au-delà de toute rente de situation économique ou sociale.
La rengaine des richesses volées commence à sonner de plus en plus creux et suscite de sérieuses interrogations en Tunisie et chez nos partenaires étrangers.
La situation critique en Tunisie et à l’étranger, exacerbée par la crise sanitaire et les retombées des hostilités en Ukraine, accentue la nécessité et l’urgence d’un discours politique franc, audacieux et concret de responsabilité et de la nécessité de conjuguer les efforts de l’appareil de l’Etat et de tous les partenaires sociaux en vue de la mise en place d’un nouveau modèle économique basé sur l’éthique du travail, la transparence administrative, l’équité fiscale, l’innovation et la création de la richesse, loin des fantasmagories de café de quartier.
Ancien diplomate.
Donnez votre avis