«Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va», disait Sénèque au 4e siècle avant J. -C., citation s’appliquant aujourd’hui à la Tunisie, qui donne la pénible impression d’un vieux rafiot en perdition dans une tempête déchainée. (Illustration: Kaïs Saïed au départ de Tunis pour Washington, le 12 décembre 2022).
Par Elyes Kasri *
De la présidence terne et interminable de la Ligue des Etats Arabes (du 31 mars 2019 au 2 novembre 2022), au siège non-permanent controversé au Conseil de Sécurité des Nations Unies (2020-2021), à une Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (Ticad 8, 27 et 28 août 2022), qui nous a valu pour tout résultat une polémique au sujet de l’affaire du Sahara Occidental qui ne sert ni de près ni de loin les intérêts de la Tunisie, à un 18e Sommet de la Francophonie (Djerba, 19-20 novembre 2022) morose et vite oublié, à une figuration stérile au sommet Chine-Etats Arabes (Riyad, 10 décembre 2022) et une présence embarrassée et contrainte au sommet Afrique-Etats Unis à Washington (13 au 15 décembre 2022), la Tunisie donne la pénible impression d’un vieux rafiot en perdition dans une tempête déchaînée.
Avec un équipage novice, dépassé par les éléments et un timonier en pleine contemplation de théories biscornues que certains qualifient de fumeuses, la Tunisie poursuit son naufrage et sa quête d’un rivage de plus en plus hypothétique sans savoir où aller ni comment y parvenir.
Tout cela dans une conjoncture internationale politique, économique et militaire exceptionnellement volatile.
* Ancien diplomate.
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