Le Parti destourien libre (PDL) a annoncé, samedi 21 janvier 2023, avoir adressé une lettre au secrétaire permanent du Conseil national de sécurité sous la présidence de la république, appelant le gouvernement à intervenir en urgence pour qualifier le parti Ettahrir (Hizb ut-Tahrir) d’«entité interdite sur sol tunisien» dont les activités constituent «une menace pour la sécurité nationale».
Dans la lettre, le PDL a également exhorté le gouvernement à procéder à la fermeture administrative des locaux de ce parti islamiste radical et à transférer son dossier aux tribunaux pour dissolution et vérification de ses sources de financement.
Dans un communiqué publié samedi, le parti a vivement dénoncé l’autorisation accordée au parti Ettahrir de se rassembler à Tunis comme les autres partis politiques, dans le cadre de la commémoration de l’anniversaire de la Révolution du 14 janvier.
A cet égard, le PDL a adressé un message au Conseil de sécurité nationale, l’exhortant à protéger l’Etat tunisien, à défendre l’inviolabilité de son drapeau, son régime républicain, ses lois et les droits de ses citoyens et à contrer l’idéologie takfiri dans le cadre de la politique antiterroriste.
Le PDL en a profité pour tirer la sonnette d’alarme sur les risques potentiels de la passivité du gouvernement envers cette entité, rappelant que le parti Ettahrir est une «branche locale alliée à une structure internationale implantée à l’extérieur du pays».
Ce parti prône une idéologie qui fait de la Tunisie une simple «régence» dans le cadre d’un projet transnational appelé «le Califat», qui «fait table rase de la notion d’État, de démocratie et de droits des femmes», prévient le PDL, qui tient le président Kaïs Saïed juridiquement et politiquement responsable en raison de «sa passivité à agir comme il se doit pour stopper la menace des forces obscurantistes qui pèse sur le pays».
Le PDL a dénoncé, dans ce contexte, le refus du secrétariat de la présidence de la république de recevoir sa lettre, après examen de son contenu.
Il est à rappeler que le parti Ettahrir soutient le président Kaïs Saïed, dont il partage la conception conservatrice d’une «oumma islamia» ou nation islamique dont la Tunisie ferait partie, notion qu’il a d’ailleurs inscrit dans la constitution qu’il a fait promulguer par décret, et en dehors de tout débat national, il y a quelques mois.
I. B.
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