L’écrivaine et universitaire Olfa Youssef affirme avoir salué les décisions prises par le président Kaïs Saïed le 25 juillet 2021, mais avoue s’être trompée sur cette homme qui s’attache plus à son poste qu’au bien-être des Tunisiens.
«J’ai pensé que ce qui s’est passé le 25 juillet 2021 était un nouveau départ, puisqu’il annonçait une rupture avec l’islam politique, et qu’il n’y avait pas d’autre voie pour s’en sortir. J’ai salué l’avènement de Kaïs Saïed, mais je me suis trompée», a déclaré Olfa Youssef, qui était l’invitée de l’émission Jaweb Hamza, dimanche 5 février 2023, sur Mosaïque FM.
«Je n’avais pas de préjugé favorable sur Kaïs Saïed et je n’ai pas voté pour lui en 2019, mais j’ai pensé que nous allions bâtir quelque chose de différent et que ne suivrions pas la voie de la haine et de la division», a insisté Mme Youssef. «Je ne suis pas spécialiste en droit, mais l’incitation à la haine et à la division entre les membres d’un seul peuple est un acte répréhensible et que sanctionne la loi», a-t-elle ajouté, faisant ainsi allusion aux déclarations belliqueuses du chef de l’Etat contre ses opposants, souvent qualifiés de traitres, de corrompus et de vendus à l’étranger.
L’écrivaine a affirmé avoir découvert que les partisans de Saïed sont aussi haineux que ceux d’Ennahdha et des autres courants politiques. «Kais Saïed n’a pas la maturité intellectuelle et politique requise pour mener le pays vers l’avant», a-t-elle ajouté, tout en avouant n’avoir identifié aucune personnalité assez pondérée et équilibrée pour gouverner la Tunisie qui a besoin de dirigeants sages, selon ses termes.
«Nous avons besoin d’une réconciliation nationale, car la Tunisie traverse actuellement une phase d’impulsivité infantile, qui se traduit par une tendance à l’agressivité», a déclaré Olfa Youssef, qui a poursuivi en posant la question suivante au président Kaïs Saïed : «Qu’est-ce qui vous importe le plus, le siège que vous occupez ou le développement de la Tunisie et la prospérité des Tunisiens ?» Et de se demander : «Si j’étais à sa place et que je prenais conscience du fait que j’étais incapable de réaliser le développement qu’attend de moi le peuple tunisien, est-ce que je cèderai mon poste ou je continuerai à justifier mes échecs et à me dire que je pourrais y arriver?»
OIfa Youssef estime que le gouvernement actuel est impuissant, et ajoute : «Ce qui m’attriste, c’est de voir Najla Bouden réduite à sa situation actuelle. Qu’est-ce qu’elle se dit ou comment justifie-t-elle sa position ? Je ne sais pas si elle agit par peur, par intérêt ou par autre chose. Ce que je sais, cependant, c’est que les politiques sont évaluées à l’aune des résultats, et c’est ce dont nous avons le plus besoin aujourd’hui».
L’écrivaine ne comprend pas que la cheffe de gouvernement voie le pays sombrer dans la crise sans rien faire. «Une responsable doit rendre compte : Qu’a-t-elle fait ? Si elle n’a rien fait, il ne lui reste que de s’en aller», a-t-elle conclu.
I. B.
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