Aux journalistes qui protestaient jeudi 16 février 2023, devant le siège du gouvernement, à la Kasbah, contre «les atteintes répétées à la liberté d’expression» et «les tentatives du pouvoir de museler les voix libres et d’asservir les médias», le président Kaïs Saïed a répondu, dans la soirée, qu’«il n’y a aucune restriction à la liberté de la presse et d’expression en Tunisie.»
«Un journal a-t-il été censuré ou une émission interdite ? Un journaliste a-t-il été menacé ou poursuivi pour avoir exercé sa liberté de la presse ?» a-t-il lancé, sur un ton ironique, lors de sa rencontre avec la Première ministre Najla Bouden au palais de Carthage.
«Ce sont de purs mensonges et calomnies que le peuple connait (…) la vérité sortira pour éclairer les Tunisiens sur ceux qui les privent de leurs moyens de subsistance et ceux qui tentent de nuire à la paix sociale», a encore souligné Saïed, dans une limpide allusion aux activistes politiques, hommes d’affaires et journalistes arrêtés depuis samedi dernier, et qui sont désignés à la vindicte populaire par le président lui-même et par ses partisans, à travers les réseaux sociaux, en les accusant de corruption, de complot contre la sûreté de l’Etat et de chercher à affamer le peuple. Pas moins !
Dans la même vidéo diffusée par la présidence de la république, le chef de l’Etat a critiqué les campagnes de diffamation contre la Tunisie qui sont menées depuis la Tunisie. «Malheureusement, ces campagnes trouvent un public réceptif parmi ceux qui ignorent totalement la réalité de la situation en Tunisie», a-t-il déclaré, ajoutant qu’il y avait «un étrange paradoxe en Tunisie : la personne qui se dit menacée d’assassinat et qui le crie haut et fort bénéficie d’une protection rapprochée, tandis que la personne qui crie pour la liberté d’expression (…) s’exprime librement chaque jour sur les stations de radio, les chaînes de télévision et les réseaux sociaux.»
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