L’Observatoire national pour la défense du caractère civil de l’État (ONDCCE) a accusé, dans un communiqué publié mercredi 22 février 2023, le parti Ettahrir d’être une branche d’un mouvement extrémiste étranger qui cherche à changer la nature de l’État tunisien et à renverser le régime républicain.
L’observatoire, qui appelle à l’interdiction du parti Ettahrir, considère que ce dernier s’oppose littéralement au principe d’un Etat civil laïc dans le monde musulman, indiquant que le slogan brandi par ce parti à l’occasion de son congrès dans lequel il affirme qu’il n’y a de salut que dans l’Etat califal, porte clairement un projet de complot contre la sécurité de l’Etat et est une véritable menace pour ses institutions.
L’ONDCCE s’étonne du silence de la justice face à la présence illégale de ce parti, et déplore le silence du gouvernement face à une violation flagrante de la loi organisant les partis politiques en permettant à ce parti d’exister, ainsi que des organisations suspectes telles que l’Union internationale des oulémas musulmans (UIOM).
L’observatoire cite à cet égard, le décret-loi n° 87 du 24 septembre 2011 sur les partis et qui stipule l’obligation pour les partis politiques de respecter, dans leurs statuts, programmes et activités, les principes de la république et d’interdire l’incitation à la violence, la haine, l’intolérance et la discrimination fondées sur la religion, le sexe ou la région.
Le parti ne reconnaît pas l’Etat tunisien, son indépendance et sa souveraineté, et encore moins ses lois et ses couleurs nationales, regrette l’ONDCCE, ajoutant : «Les valeurs républicaines et les droits de l’homme, ouvertement désavoués par ce parti, sont pourtant des acquis majeurs pour lesquels les Tunisiens se sont sacrifiés et il est de notre devoir aujourd’hui de les défendre et de les préserver».
L’observatoire réitère son appel à dissoudre d’urgence ce parti, qui constitue un danger pour la sécurité nationale et pour la république.
Dans son communiqué, l’observatoire exhorte également les forces nationales progressistes à serrer les rangs, à se dresser pacifiquement et dans le respect de la loi, contre ce «danger imminent» qui menace l’Etat et l’avenir de son peuple.
Autorisé en 2012 par le mouvement Ennahdha, lorsque le parti islamiste conduisait le gouvernement, le parti Ettahrir a continué ses activités sous tous les gouvernements qui se sont succédé depuis malgré les nombreux appels pour son interdiction émanant de la société civile.
I. B.
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