Tunisie : «Si le dialogue est un crime, alors nous sommes des criminels» (Sami Tahri)  

«Le président Kaïs Saïed est le chef de l’Etat, et l’UGTT et ses partenaires sont déterminés à composer avec le pouvoir en place sous toutes les formes légales possibles», a déclaré Sami Tahri.

Le vice-président de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), qui parlait au micro de Mosaïque, aujourd’hui, mardi 7 mars 2023, répondait ainsi à une question relative à la l’insistance de la centrale syndicale et de ses partenaires dans l’initiative de dialogue national (Conseil de l’ordre des avocats, Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme et Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux) à présenter celle-ci, dont le texte est en cours de finalisation, au président de la république, alors qu’ils sont persuadés qu’il risque de la rejeter. D’autant qu’il a déjà fait part de ce rejet dans plusieurs déclarations antérieures.

«Le président de la république est l’une des parties responsables de ce qui se passe dans le pays et ne saurait être exclu d’un tel dialogue, qui doit concerner toutes les parties prenantes et n’en exclue que celles qui s’excluent elles-mêmes», a ajouté le dirigeant syndical, en précisant que «l’UGTT reste attaché au dialogue, parce que c’est la seule solution pour faire baisser la tension et l’animosité au sein de la société, que dire d’une société qui traverse de graves crises comme celle de la Tunisie aujourd’hui.»      

Commentant la phrase du secrétaire général de l’UGTT Noureddine Taboubi, qui avait dit, en marche de la marche de protestation de la centrale, dimanche, au centre-ville de Tunis, selon laquelle «on nous attaque parce qu’on a présenté une initiative de dialogue, comme si le dialogue est un crime», Sami Tahri a déclaré ! «Si le dialogue est un crime, alors nous sommes des criminels et nous sommes attachés à ce crime parce que c’est le seul moyen pour sauver la Tunisie et la sortir des crises qu’elle vit».   

Plus sérieusement, Tahri a lancé au président de la république : «Si vous n’écoutez pas les gens, vous allez aggravez la situation dans le pays».    

Et si le président persistait à refuser la proposition de dialogue ? Réponse du dirigeant syndical : «Le quartet est en train de travailler sur les scénarios possibles, en cas d’acceptation ou de refus», sans donner plus de précision.

I. B.  

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