Dans une vidéo posté sur les réseaux sociaux, hier soir, mardi 14 mars 2023, la présidente du Parti destourien libre (PDL) Abir Moussi a commenté à sa manière l’investiture, la veille, de la nouvelle assemblée, en dénonçant un théâtre d’ombre et des «pions manipulés qu’on déplace ça et là», selon ses termes.
Celui qui a présidé la séance d’inauguration de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple (ARP) est un excellent exécutant. «Il applique à la lettre et avec toute la soumission requise les instructions le nouveau secrétaire général de l’Assemblée, lequel sait se faire obéir», a-t-elle déclaré, ajoutant que celui a qui a échu la présidence de la première session de l’assemblée appartenait aux structures du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), l’ancien parti au pouvoir sous l’ancienne dictature, dissous en 2011.
Raillant le nouveau pouvoir en place, Mme Moussi a déclaré : «Au lendemain de la révolution du désastre, on a fait appel aux rescapés de l’ancien régime parmi les anciens dirigeants du RCD pour gérer la transition démocratique», par allusion à l’ancien président par intérim Fouad Mebazaa et à l’ancien président Béji Caïd Essebsi, entre autres.
«Aujourd’hui, on fait appel à ceux qui appartenaient aux structures intermédiaires, locales, régionales et de base, du RCD, issus du dixième voire du vingtième rang», a-t-elle ajouté, en référence au grand nombre d’anciens RCDistes se réclamant aujourd’hui de l’actuel président Kaïs Saïed qui siègent aujourd’hui dans la nouvelle Assemblée. «Ce sont des individus serviles, qui servent à toutes les époques et tous les régimes. Et qui font durer le même système avec pratiquement les mêmes pratiques et les mêmes visages», a-t-elle ajouté sur un ton ironique.
Abir Moussi a qualifié la nouvelle assemblée de «conseil de la choura du calife, tous deux illégitimes». Elle a parlé d’«une pièce de théâtre où des acteurs jouent le rôle qui leur était dévolu». «C’est une mascarade et un gaspillage de temps et d’argent», a-t-elle déploré, ajoutant que «99% des Tunisiens ne se sentent pas concernés par cette assemblée qui rassemble des révolutionnaires de la vingt-cinquième heures prétendant vouloir corriger le processus politique en cours dans le pays».
Mme Moussi a, par ailleurs, répondu à ceux qui affirment que la nouvelle assemblée a pour mission de corriger l’image négative laissée dans l’opinion nationale par celle qui l’a précédée, en défendant les combats que le bloc parlementaire des Destouriens a menés sous la coupole du palais du Bardo entre 2019 et 2021 contre toutes les tentatives de destruction du pays. Elle a passé en revue les combats qu’elle a elle-même menés contre l’ancien président de l’Assemblée Rached Ghannouchi, en diffusant sur un écran les images de ces combats. «C’est nous qui avons combattu Ghannouchi au moment où le chef islamiste dirigeait tout dans le pays. C’est nous qui l’avons fait vaciller sur son piédestal et avons accéléré sa chute», a-t-elle lancé, en affirmant que le président Kaïs Saïed n’a fait que cueillir le fruit devenu mûr.
I. B.
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