Kaïs Saïed aux Européens : «Aucun diktat ne peut être accepté»

Le président de la république Kaïs Saïed a rencontré mercredi 10 mai 2023 après-midi au Palais de Carthage le ministre portugais des Affaires étrangères João Gomes Cravinho et la ministre fédérale belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur et des Institutions culturelles fédérales Hadja Lahbib.

A cette occasion, le chef de l’Etat a réaffirmé «l’attachement de la Tunisie aux liens historiques d’amitié avec l’Union européenne, et sa volonté indéfectible de renforcer davantage les relations de coopération et de partenariat dans divers domaines, dans un cadre bilatéral et multilatéral», ainsi que de «travailler ensemble pour formuler de nouveaux mécanismes et moyens renforçant les possibilités de compréhension mutuelle et de développement de solutions efficaces aux différentes questions soulevées, dans le cadre du respect mutuel et de l’intérêt commun», indique un communiqué publié par la présidence de la république.

Le président a souligné que «le rôle social de l’Etat ne peut être abandonné, aucun diktat ne peut être accepté», appelant au «respect de la volonté du peuple tunisien et de la souveraineté de l’Etat tunisien».

La réunion a également abordé un certain nombre d’autres questions, notamment la coopération financière et d’investissement, à la lumière des défis économiques et sociaux auxquels la Tunisie est confrontée, ainsi que les questions de la migration, des échanges scientifiques et culturels et de la lutte contre le terrorisme.

Pour sa part, la ministre belge a qualifié la rencontre de «constructive et positive», dans une déclaration faite à l’issue de la rencontre, selon une vidéo publiée par la présidence de la république sur sa page officielle sur les réseaux sociaux, en réaffirmant la «volonté de poursuivre le partenariat entre l’Union européenne et la Tunisie, ce pays ami».

La réunion a également abordé des questions liées à la migration, des questions économiques et politiques, a déclaré Lahbib, ajoutant qu’elle et son homologue portugais enverraient un «message constructif et positif» à l’UE et au haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borell.

Pour sa part, le ministre portugais a déclaré : «La rencontre a été riche et très importante au cours de laquelle nous avons noté une concordance des positions quant à l’importance que les parties attachent aux relations entre la Tunisie et l’Union européenne».

Les deux hauts responsables européens ont également rencontré le ministre des Affaires étrangères, de l’Immigration et des Tunisiens de l’étranger, Nabil Ammar, au siège du ministère, et réaffirmé «l’entière solidarité de l’Union européenne et de ses États membres avec la Tunisie suite à la lâche opération qui s’est déroulée hier sur l’île de Djerba».

Ils ont également exprimé la volonté de la partie européenne de continuer à soutenir les réformes en Tunisie et sa volonté de soutenir les efforts tunisiens pour faire face aux défis actuels et contribuer à faire avancer le processus de développement et relancer l’économie tunisienne dans l’intérêt mutuel de les deux parties.

De son côté, Ammar a appelé ses homologues à rassurer tous les partenaires sur la volonté de la Tunisie de recevoir et de protéger tous ses visiteurs tout au long de la période estivale à venir.

Après avoir exprimé son aspiration à intensifier les investissements européens, notamment les investissements qualitatifs et à valeur ajoutée en Tunisie, le ministre des Affaires étrangères a appelé à «la réduction des barrières douanières et le renforcement de la circulation des personnes entre la Tunisie et l’espace européen». Cette rencontre a représenté «une opportunité renouvelée à travers laquelle les parties tunisienne et européenne ont pris acte du partenariat stratégique entre les deux parties et ont convenu de poursuivre les consultations pour les approfondir et les diversifier davantage et les hisser au plus haut niveau afin de relever les défis actuels au service de l’intérêt commun et dans le souci de sécuriser les éléments d’un développement équitable et global en favorisant l’intégration économique et en poussant les investissements dans les domaines à haute valeur ajoutée apportés par les transitions numérique et environnementale et les énergies alternatives et renouvelables», a-t-il dit.

I. B.

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