Dans leur déclaration finale publiée à l’issue de leur sommet à Hiroshima, au Japon, samedi 20 mai 2023, les dirigeants du G7 ont appelé «le gouvernement tunisien à répondre aux aspirations démocratiques de sa population, à améliorer la situation économique du pays et à parvenir à un accord avec le FMI».
En mettant ainsi la thématique démocratique en avant et en appelant la Tunisie à parvenir à un accord avec le Fonds monétaire international (FMI), et non le contraire, estimant peut-être que la difficulté de parvenir à cet accord se trouve du côté tunisien, les dirigeants du G7 ne semblent pas avoir donné suite à l’activisme de la Première ministre italienne Giorgia Meloni en faveur de notre pays.
Meloni avait en effet appelé, lors du sommet du G7, le FMI à adopter une approche «pragmatique» pour débloquer des financements à la Tunisie sans conditions préalables. «La Tunisie se trouve dans une situation très difficile, une fragilité politique évidente et face à un risque de défaut de paiement imminent», a-t-elle dit lors d’une session avec les autres dirigeants des sept principales démocraties industrialisées. Or, «les négociations entre le FMI et la Tunisie sont de fait bloquées», a-t-elle déploré, selon des propos rapportés par sa délégation.
Selon Mme Meloni, l’institution financière internationale fait preuve d’une «certaine rigidité» car elle n’a «pas obtenu» du président tunisien Kaïs Saïed «toutes les garanties nécessaires».
«C’est compréhensible d’un côté, mais de l’autre, sommes-nous certains que cette rigidité soit la meilleure voie à suivre? Si ce gouvernement tombe, savons-nous quelles seraient les alternatives? Je crois que l’approche doit être pragmatique, sinon nous risquons d’aggraver des situations déjà mal engagées», a plaidé la chef du gouvernement italien.
En marge du G7 à Hiroshima, Giorgia Meloni a d’ailleurs rencontré la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva, avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, pour évoquer «la question de l’immigration et notamment la Tunisie», selon cette source italienne. Mais ses arguments en faveur de notre ne semblent pas avoir pris, surtout que sa manière d’instrumentaliser la crise migratoire à laquelle fait face son pays suscite des critiques de certains de ses pairs européens.
I. B.
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