Le monde n’a pas fini de payer les retombées négatives de la guerre entre la Russie et l’Ukraine à l’issue incertaine et dont le seul «vainqueur» à ce jour est le complexe militaro-industriel américano-britannique. Les pays qui dépendent des importations d’énergie et de céréales, comme la Tunisie, n’ont pas fini d’en subir les conséquences désastreuses sur leur économie et leur stabilité.
Par Elyes Kasri *
Le gouvernement ukrainien dirigé par l’ancien humoriste Volodymyr Zelensky n’est pas prêt d’admettre sa défaite et intensifie, à l’instigation du complexe militaro-industriel américain et son auxiliaire européen, la Grande-Bretagne, les provocations militaires pour pousser l’armée russe à la faute et peut-être même au dérapage nucléaire afin de pouvoir justifier l’intervention militaire directe de l’Otan malgré les réticences grandissantes de l’opinion publique et des milieux politiques des Etats membres de l’Alliance atlantique.
Un homme qui se noie
Le tournant le plus significatif de cette guerre qui dure depuis 575 jours est marqué par l’enthousiasme de plus en plus tempéré de l’administration démocrate de Joe Biden qui se voit contrainte de tenir compte de la politique de harcèlement de la majorité républicaine à la chambre des représentants ainsi que la réticence croissante de l’électorat américain, dans la perspective des élections présidentielles et parlementaires de novembre 2024, envers la générosité exceptionnelle des Etats-Unis d’Amérique pour le régime de Zelensky sur lequel plane l’ombre de la corruption et de l’incompétence en plus d’une arrogance qui fait de plus en plus grincer les dents à Washington et en Europe.
Outre le hachoir à viande et à canons que représente la ligne de défense russe, le dernier coup de massue au régime de Kiev semble avoir été asséné par le gouvernement polonais, pourtant jusqu’à très récemment, le plus fervent partisan d’une contre offensive tous azimuts contre la Russie. En effet, le Premier ministre polonais vient de faire une volte-face spectaculaire en annonçant la décision de son pays de mettre fin aux transferts d’armes à l’Ukraine qui ont déjà atteint 4,27 milliards d’euros, en comparant ce pays à un homme qui se noie.
Le juteux pactole de la guerre
Il reste toutefois à craindre un dérapage provoqué par le gouvernement désespéré de Kiev et ses marionnettistes du complexe militaro-industriel américano-britannique qui a déjà réalisé le casse du millénaire en Ukraine et ne veut en aucun cas renoncer au pactole juteux d’une guerre interminable sur le théâtre européen.
Si la Russie a jusqu’à présent fait preuve d’une résilience et d’une retenue tactique qui ont surpris ses ennemis, l’énergie du désespoir du complexe militaro-industriel américano-britannique et les spasmes de l’agonie du régime de Kiev pourraient encore réserver au monde de mauvaises surprises.
Alors que son voisinage sur 360 degrés est en ébullition, de l’Europe, au Maghreb et l’Afrique, la Tunisie s’enfonce inexorablement dans sa transe messianique assortie d’une crise socio-économique étouffante. Son unique initiative diplomatique a été la conclusion d’un partenariat prétendument stratégique et global avec une Europe meurtrie par la récession économique, séquelle d’une gestion calamiteuse des relations avec la Russie et affolée par la perspective d’un déluge migratoire.
Deux mois après sa signature en grande pompe, ce mémorandum d’entente avec l’Europe est réduit à sa véritable dimension de marché de dupes et de prime dérisoire de gardiennage des frontières italiennes.
* Ancien ambassadeur.
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