Les Israéliens continuent de s’acharner sur les habitants de l’enclave de Gaza, deux millions d’êtres humains assiégés par une implacable machine de guerre. Vont-ils finir par commettre un génocide contre les Palestiniens avec la caution «immorale» d’un Occident qui se déshonore chaque jour un peu plus en laissant faire une armée d’occupation enivrée par sa puissance de feu ?
Par Khémaïs Gharbi *
L’histoire rappelle inlassablement que la démonstration de la force brutale ne conduit jamais à la paix. Au cours des sept dernières décennies, malgré toute la puissance d’une armée formée en dehors des limites des lois de la guerre, en traitant la population sous occupation militaire avec mépris, la paix reste introuvable. Pire encore, cette population, supposément soumise, est aujourd’hui plus révoltée que jamais. Elle parvient à s’organiser, à s’armer, et même à surprendre ses usurpateurs par sa détermination à se libérer de leur du joug.
Envisager des solutions plus réalistes
En politique, il serait logique pour les colonisateurs de renoncer à leurs projets et d’envisager des solutions plus réalistes. Le souvenir de feu Yitzhak Rabin et de feu Yasser Arafat est encore bien présent dans nos esprits. Ils ont été assassinés pour avoir tenté de sortir leurs peuples respectifs d’un terrible engrenage, où des forces hostiles à la paix avaient voulu les enfermer.
Et pourtant, nous en sommes ici aujourd’hui, pris dans le même engrenage. À quoi servira-t-il d’ajouter des milliers de morts supplémentaires des deux côtés, lorsque dans 10 ou 20 ans, ces deux peuples se retrouveront dans la même impasse qu’aujourd’hui ?
L’illusion que les colonisateurs remporteraient un jour la victoire a été démentie à maintes reprises. Il est temps désormais plus que jamais que des visionnaires émergent, sortent des rangs de la partie la plus hostile à la paix – et qui croit qu’elle restera puissante pour l’éternité – pour guider son peuple vers le chemin de la raison et du respect du droit international pour le sortir de cet engrenage destructeur.
Se soumettre à la force du droit
La question qui se pose maintenant, c’est à quand cela se produira-t-il ? La réponse réside dans la capacité des dirigeants aveuglés par leur puissance militaire à transcender leurs certitudes à court terme et à embrasser une vision de paix et de coexistence, guidée par la sagesse et la prévoyance, plutôt que par la détermination aveugle à poursuivre une voie qui a déjà montré son échec à maintes reprises.
Le temps est venu de briser ce cycle infernal de la violence et d’ouvrir la voie à un avenir de réconciliation, de compréhension mutuelle et de paix durable. Il ne peut se faire que sur la base du respect du droit international sans aucune échappatoire et dans le cadre des nombreuses résolutions des Nations unies restant lettre mortes à ce jour par un Etat imbu de sa supposée puissance qui s’abrite derrière le droit de la force au lieu de se soumettre à la force du droit.
* Enseignant supérieur à la retraite, Bruxelles.
Donnez votre avis