Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a fermement condamné, dans un communiqué publié mercredi 15 novembre 2023, les convocations répétées des journalistes devant la Chambre judiciaire antiterroriste, qualifiant cette pratique de «violation flagrante de la liberté du travail journalistique».
La réaction du SNJT fait suite à la décision du juge d’instruction de la Division antiterroriste de déclarer le journaliste Ghassen Ben Khelifa, rédacteur en chef du site Inhiyaz, coupable d’«incitation», d’«adhésion à une association de malfaiteurs terroristes» et d’«injure au chef de l’Etat».
Le juge d’instruction a certes maintenu le journaliste en liberté, mais le syndicat estime que la décision du juge d’instruction de le déférer devant un tribunal d’exception constitue un «coup sérieux» porté à la liberté de la presse en Tunisie. Elle rappelle les malheureux précédents des procès des journalistes Khalifa Guesmi, Chatha Haj Mbarek et Yassine Romdhani.
Tout en rappelant que la loi antiterroriste est devenue une menace imminente pour les journalistes, le SNJT exhorte les tribunaux tunisiens en général, et la chambre d’appel de la chambre antiterroriste en particulier, à s’abstenir d’appliquer la loi antiterroriste aux journalistes. Au lieu de cela, il appelle à recourir à la législation spécifique régissant la profession de journaliste, en particulier le décret-loi 115.
Le syndicat rappelle que le cas de Ben Khelifa a été soulevé il y a plus d’un an à la suite d’informations publiées sur un site en ligne avec lequel le journaliste n’avait aucun lien. Il souligne que la justice s’est empressée de considérer cette publication comme un délit terroriste. Il souligne également que le principal accusé dans cette affaire a été détenu pendant plus de 14 mois et a nié au cours de l’enquête l’existence d’une quelconque relation entre le journaliste et le site en question.
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