Les autorités pénitentiaires de la prison pour femmes de Manouba ont fait preuve de «laxisme» dans la fourniture des soins médicaux à la détenue politique Abir Moussi, selon Ali Bejaoui, membre du comité de défense de la présidente du Parti destourien libre (PDL), qui a dénoncé «une erreur humaine et procédurale majeure».(Vidéo).
Lors d’une conférence de presse tenue mardi 12 décembre 2023 au siège du parti à Tunis pour faire le point sur l’état de santé d’Abir Moussi, l’avocat a souligné que sa cliente traversait une période difficile et que son état s’était dégradé, ajoutant que les demandes constantes de la défense de prendre soin de sa situation n’avait été rencontré que récemment.
Dans un communiqué publié le 8 décembre, la défense de Moussi avait indiqué que le leader du PDL souffrait depuis plusieurs semaines et qu’elle avait été transférée à l’Institut Mohamed Kassab d’Orthopédie pour un avis médical spécialisé et les examens nécessaires.
Me Béjaoui a souligné que le dossier de Moussi était clairement entaché de plusieurs «vices de procédure» pouvant s’apparenter à une «corruption procédurale».
Dans ce contexte, il a cité comme exemples les violations relatives à l’ouverture de l’enquête, aux saisies effectuées et aux circonstances de l’arrestation et de la détention.
L’avocat a ajouté que ces mesures n’ont pas été prises de manière appropriée conformément aux règles de droit et de procédure fixées par le procureur général près la cour d’appel de Tunis, qui est la seule autorité habilitée à agir dans de telles affaires, conformément aux dispositions de l’article 46 du décret-loi de 2011 relatif à la profession d’avocat.
De son côté, Karim Krifa, membre du comité de défense, a appelé le ministère public à apporter «la preuve tangible» que le troisième expert désigné pour procéder aux expertises dans l’affaire Moussi – les deux premiers réalisés par des laboratoires relevant de l’Etat tunisien ayant rendu des rapports favorables à l’accusée – est inscrit sur la liste des experts judiciaires. Il a promis d’apporter la preuve que ce dernier s’est rendu coupable d’un délit d’«usurpation d’identité».
I. B. (avec Tap).
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