RSF : «La situation de la liberté de la presse en Tunisie reste préoccupante»

 L’organisation Reporters sans frontières (RSF) a demandé vendredi 4 mai 2024 la libération des journalistes tunisiens Mohamed Boughaleb et Chadha Ben Mbarek.

La Constitution tunisienne garantit la protection des journalistes et doit être invoquée pour mettre fin aux arrestations qui menacent la liberté de la presse en Tunisie, a déclaré à l’agence Tap Khaled Drareni, représentant de RSF Afrique du Nord, en marge d’une conférence de presse organisée à Tunis pour présenter l’Index mondial de la liberté de la presse.

La Tunisie a gagné 3 places et se situe cette année au 118e rang, contre 121e en 2023, «cela ne signifie toutefois pas que la situation saméliore», a-t-il souligné. Puisque la Tunisie avait perdu 24 places en 2023, a-t-il rappelé, estimant que «la situation reste préoccupante».

«La Tunisie était autrefois un pays despoir, mais aujourdhui les journalistes ne se sentent plus protégés en raison du décret-loi n°54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les infractions liées aux systèmes dinformation et de communication», a indiqué le responsable.

RSF avait dénoncé l’élaboration et l’adoption de cette loi qui «institutionnalise» les poursuites contre les journalistes, a ajouté Drareni.

Au niveau international, cette année est marquée par un manque évident de volonté politique de la part de la communauté internationale pour faire respecter les principes de protection des journalistes, notamment la résolution 2222 du Conseil de sécurité de l’Onu, souligne RSF.

«La guerre à Gaza a été marquée par un nombre record de violations contre les journalistes et les médias depuis octobre 2023. Plus de 100 reporters palestiniens ont été tués par les Forces de défense israéliennes, dont au moins 22 dans lexercice de leur travail».

Occupée et constamment bombardée par Israël, la Palestine est classée 157e sur 180 pays et territoires étudiés dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2024, mais elle est classée parmi les 10 derniers en ce qui concerne la sécurité des journalistes.

Drareni a rappelé que RSF avait déposé deux plaintes auprès de la Cour pénale internationale (CPI), la première le 31 octobre et la seconde le 22 décembre, appelant le procureur à enquêter sur tous les journalistes palestiniens tués par l’armée israélienne.

Selon le Classement mondial de la liberté de la presse, la Norvège est toujours en tête.

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