Dans une lettre ouverte à l’opinion publique, datée du 10 mai 2024, dont nous reproduisons ci-dessous la traduction française, l’avocate et chroniqueuse politique Sonia Dahmani explique les raisons qui l’ont amenée à se refugier dans la Maison de l’avocat.
Dans un nouvel épisode pas dans le feuilleton de ciblage judiciaire, j’ai fait l’objet aujourd’hui d’une nouvelle injustice qui a dépassé toutes les limites de la logique et transgressé les garanties minimales de la citoyenneté, des droits de la défense et d’un procès équitable.
C’est ainsi qu’après avoir fait l’objet d’une campagne orchestrée de dénigrement, d’intimidation et d’accusation de trahison sur les réseaux sociaux, j’ai été surprise par l’annonce faite au barreau de Tunis de l’ouverture d’une poursuite judiciaire à mon encontre à propos d’une déclaration télévisée où j’ai affirmé que la Tunisie n’ attire pas les immigrés irréguliers cherchant à s’y installer mais qu’elle est un territoire de passage vers les côtes européennes.
Dans une procédure inhabituelle qui traduit une volonté de nuisance et de vengeance, on a répondu à la demande de report de l’examen du dossier présentée par mon comité de défense par l’émission d’un mandat d’amener à mon encontre et l’insertion de mon nom sur la liste des personnes recherchées.
Mon refuge à la Maison de l’avocat n’est pas pour me dérober à la justice, parce que je n’ai commis aucun acte contraire à la loi, mais pour me concerter avec mes collègues sur la manière de faire face à cette injustice criarde et les réponses qu’exige la situation.
Aussi et tout en leur adressant tous mes remerciements, j’appelle tous les gens libres dans le pays à se mobiliser pour la défense de la liberté de parole et le rejet de l’instrumentalisation de la justice dans des procès d’opinion.
Me Sonia Dahmani
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