Le soutien soi-disant critique au président de la république Kaïs Saïed enferme le mouvement Tunisie En Avant dans des positions alambiquées, mitigées, mi-figue mi-raisin, cherchant à ménager la chèvre et le chou. Pris dans l’étau de ses intenables contradictions, son secrétaire général, Abid Briki, donne l’impression, à chaque fois qu’il prend la parole, de vouloir couper le cheveu en quatre. Pathétique et ridicule…
C’est ainsi que, dans un communiqué publié à l’issue d’une réunion de son bureau politique élargi, samedi 27 juillet 2024, le mouvement a indiqué que le choix de son candidat à l’élection présidentielle du 6 octobre prochain se fera en fonction d’un ensemble de critères dont, principalement, l’engagement en faveur des objectifs du 25-Juillet, par allusion au processus politique engagé après la proclamation de l’état d’exception par le président Saïed, le 25 juillet 2021, qui a permis à ce dernier de prendre en main tous les leviers du pouvoir dans le pays.
Le mouvement conditionne cependant cet engagement par la reconnaissance des manquements et des lacunes (de ce même processus?) et la présentation (par qui ?) d’un programme clair, loin des slogans et des promesses.
Tunisie En Avant a, par ailleurs, souligné dans son communiqué, que les principes du 25-Juillet (lesquels ?) sont en ligne avec les choix sur lesquels se fonde le mouvement, considérant que les décisions du 25-Juillet constituent des mesures audacieuses qui ont épargné au pays un désastre certain.
Le mouvement fondé par Abid Briki a également mis en garde contre les insuffisances qui ont jalonné le processus du 25-Juillet et altéré le climat général. «Ces lacunes sont le résultat de l’absence d’un programme clair définissant les objectifs et les mécanismes capables de mettre en pratique les principes du 25-Juillet», souligne-t-il, tout en demandant également que le droit de chaque citoyen à se porter candidat soit garanti et que les procédures prévues par la loi électorale soient simplifiées.
Donc résumons : Tunisie En Avant ne présentera pas de candidat à la prochaine présidentielle. Car il soutient Saïed et le processus politique que ce dernier a engagé il y a trois ans. Cela ne l’empêche pas de reprocher à l’homme et au processus qu’il a engagé de n’avoir pas de programme clair et de ne pas mettre en œuvre – ou pas suffisamment – les principes même dont ils se proclament.
Alors, Briki et ses camarades vont-ils soutenir la candidature de Saïed pour un seconde mandat ou soutenir un autre candidat ou peut-être aussi s’abstenir?
Parions qu’après ces élucubrations intellectuelles qui tiennent davantage de la casuistique que de la politique, l’ancien dirigeant de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) finira, à l’approche du 6 octobre, par appeler à voter Kaïs Saïed. Et pour cause : l’homme et son mouvement se sont enfermés dans une position dont ils ne pourront plus sortir sans se désavouer totalement au regard de tous.
I. B.