La Tunisie est-elle bien protégée de la variole du singe ?

On n’a pas encore officiellement enregistré, en Tunisie, des cas de la variole du singe ou Mpox, mais la menace de la propagation de cette maladie très contagieuse, notamment en Afrique subsaharienne, doit inquiéter au plus haut point les autorités tunisiennes qui font face à des flux grandissants de migrants subsahariens, tout en œuvrant à leur maintien sur son territoire en empêchant bon nombre d’entre eux de rejoindre les côtes européennes. Ce qui n’est pas de nature à réduire la menace.

Elyes Kasri *

Les échos de plus en plus inquiétants sur la propagation de deux nouveaux variants de la variole appelée variole du singe ou Mpox en anglais et dont les foyers principaux seraient l’Afrique centrale (notamment la R. D. du Congo) et l’Afrique de l’ouest dont le variant serait plus dangereux d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS), accentuent les risques de la vague migratoire subsaharienne en Tunisie et la nécessité de trouver des solutions urgentes et radicales pour préserver la sécurité publique et la santé des Tunisiens.

Des mesures insuffisantes

En plus des mesures prophylactiques qui risquent de s’avérer insuffisantes compte tenu du flux en grande mesure incontrôlé et de l’insalubrité des conditions de séjour en Tunisie de ces populations migrantes subsahariennes, un débat ouvert et sans réserve sous quelque prétexte que ce soit sur les différentes facettes de ce fléau imposé à la Tunisie tant par les pays d’origine (Afrique centrale et de l’ouest), que de transit (Libye et Algérie) et finalement les pays européens et à leur tête ceux du sud de l’Europe et notamment l’Italie, qui veulent faire de la Tunisie la gardienne de leurs frontières et le dépotoir de cette vague de dénuement, de misère et de désespoir et peut-être prochainement d’une pandémie mortelle, à en croire les avis et alertes de l’OMS et les réactions des pays occidentaux au dépistage de quelques cas sur leur territoire.

Après avoir perdu leurs illusions et beaucoup d’espoirs, les Tunisiens sont-ils prêts à sacrifier leur santé et éventuellement leur vie pour subir les échecs, manœuvres et égoïsmes des autres, Africains, Maghrébins et Européens?

* Ancien ambassadeur.

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