Enseignants suppléants : Que peut vraiment faire le ministre de l’Education ?

Kaïs Saïed a une nouvelle fois insisté sur «la nécessité de trouver une solution définitive et équitable au dossier des enseignants suppléants (ou contractuels) de manière à préserver les droits de toutes les parties». Mais à qui incombe réellement cette responsabilité ?

Le président de la république est revenu à la charge pour demander le règlement de ce problème qui envenime l’atmosphère à chaque rentrée scolaire, lors de son entretien, lundi 2 septembre 2024, au Palais de Carthage, avec le nouveau ministre de l’Education, Noureddine Nouri.

Cette question avait été maintes fois évoquée avec l’ex-détentrice du poste, mais toujours en vain, car il y a comme une erreur sur la personne. En fait, le ministre de l’Education n’est pas responsable du budget et il agit dans le cadre des moyens financiers qui sont mis à la disposition de son département par la loi de finances élaborée par le gouvernement, adoptée par le parlement et promulguée au début de chaque exercice par le président de la république.

Aussi, l’intégration de dizaines de milliers d’enseignants contractuels, laquelle exige d’énormes rallonges budgétaires, qui plus est dans un contexte de lourds déficits intérieurs et extérieurs, dépasse-t-elle le cadre des prérogatives de M. Nouri. C’est plutôt à la ministre des Finances qu’il aurait fallu s’adresser pour exprimer une telle demande. Etant donné qu’elle est l’un des plus anciens membres du gouvernement à son poste, Sihem Nemsia Boughdiri est la seule capable, de par ses fonctions de trésorière en cheffe, de satisfaire les désidératas du chef de l’Etat, si tant est qu’elle en aurait les moyens. Ce dont on doute fort.

On se souvient de la prédécesseure de M. Nouri qui s’est beaucoup agitée sur cette question, avant de se couvrir de ridicule et de se casser la gueule (qu’elle nous pardonne cette expression!) parce qu’elle ne possédait pas la clé de la solution.

Sur un autre plan, la réunion d’hier à Carthage a porté sur les préparatifs de la rentrée scolaire et le chef de l’Etat a donné ses instructions pour redoubler d’efforts, afin d’offrir les meilleures conditions pour une rentrée réussie à tous les niveaux, qu’il s’agisse des salles d’enseignement, des équipements ou de la sécurisation des établissements d’enseignement et de leur environnement, lit-on dans le communiqué de la présidence.

I. B.

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