Moins de 70% des Tunisiens inscrits sur les listes électorales ont participé au scrutin présidentiel du 6 octobre 2024. Ce chiffre interpelle beaucoup d’observateurs qui constatent une désaffection du public vis-à-vis de la politique en général et des élections en particuliers.
Dans ce contexte, l’ancien diplomate Elyes Kasri écrit dans un poste Facebook ce lundi 7 octobre où il affirme que «seule l’analyse sereine et détaillée du scrutin présidentiel permettra de départager les sceptiques et adeptes de l’abstention/boycott de ceux qui croient encore en le processus démocratique et de pouvoir faire prévaloir leurs opinions et priorités par les urnes» , faisant allusion aux parties et aux citoyens qui, constatant les conditions controversées dans lesquelles allaient se dérouler ledit scrutin, ont appelé à son boycott, estimant pouvoir ainsi exprimer leur ras-le-bol et leur rejet de l’offre politique qui leur est faite dans son ensemble.
«Sans préjuger des résultats définitifs [qui seront annoncés cet après-midi par la commission électorale, Ndlr] et de leurs conséquences sur le climat social et les préoccupations majeures des Tunisiens, force est de constater que les consultations populaires semblent susciter depuis quelques années un intérêt décroissant et une atmosphère qui oscille entre l’indifférence et le sentiment d’impuissance et de fatalisme», a encore noté le diplomate. Et de souligner ce qui lui semble être le plus grand problème auquel notre pays doit faire face en urgence, par-delà la chronique des gagnants et des perdants. Une manière de dire qu’en dernière instance, et avec un taux d’abstention aussi élevé, tous les Tunisiens se trouvent finalement perdants.
I. B.
«Plus que les réformes profondes et douloureuses qui ne peuvent plus attendre, le désintérêt croissant du Tunisien pour les affaires publiques et son sentiment d’incapacité de contribuer à forger son avenir et celui de ses enfants méritent une réflexion approfondie et une stratégie d’implication et de participation au-delà des clivages manichéistes entre bons et mauvais et perçus patriotes et traitres», écrit Kasri.
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