Tunisie : Thameur Bdida dans le collimateur de la justice  

Le ministère public auprès du pôle judiciaire anti-terroriste a autorisé l’unité nationale spécialisée dans les enquêtes sur les crimes terroristes à «effectuer les investigations nécessaires pour identifier les administrateurs des pages suspectes sur le réseau Facebook diffusant des vidéos du dénommé Thameur Bdida portant atteinte à l’Etat et s’attaquant à ses symboles».

C’est ce qu’a annoncé la porte-parole du pôle judiciaire antiterroriste Hanen Gaddes, samedi 19 octobre 2024, dans une déclaration à l’agence Tap.    

Thameur Bdida est une personne interlope, ancien agent de sécurité en fuite à l’étranger (il résiderait, selon certaines sources, aux Etats-Unis), qui s’adresse aux Tunisiens via des vidéos diffusées sur sa page Facebook où il s’en prend à des personnalités politiques de tous bords. Il a longtemps prétendu être l’un des instigateurs du succès électoral du président de la république Kaïs Saïed en 2019, en s’attaquant à ses adversaires et en dénonçant ses opposants.

Dans une seconde étape, il a commencé à s’attaquer à certains collaborateurs du chef de l’Etat, affirmant qu’ils ont dévoyé le «processus du 25-Juillet», par allusion à la proclamation de l’état d’exception par le président Saïed le 25 juillet 2021, dont il prétend être l’un des instigateurs.

Ensuite, il s’est mis à s’attaquer ouvertement à ce dernier et à ses proches dans ce qui ressemble à l’expression d’un «dépit amoureux» : le président dont il s’est longtemps réclamé ne lui ayant montré qu’indifférence et mépris.

Thameur Bdida, qui a également fait l’objet d’un avis de recherche international, est accusé de «constitution d’une entente terroriste», «complot contre la sûreté de l’État», et «diffusion de fausses informations et diffamation sur les réseaux sociaux», ainsi que d’espionnage au profit de parties étrangères… parmi une longue liste d’accusations qui lui vaudraient, chacune, la prison à perpétuité.

Le parquet avait déjà ordonné, le 2 octobre 2024, l’ouverture d’une information judiciaire contre Thameur Bdida pour des infractions similaires, à la suite de la diffusion de postes et de séquences vidéos.

Parmi les pages Facebook ayant rediffusé les vidéos de Thameur Bdida et dont les administrateurs sont également dans le collimateur de la justice, on  citera Politiket et Carthage News. Dans ces vidéos, l’agitateur politique s’attaque aux institutions de l’Etat, porte atteinte à ses «symboles», appelle à la désobéissance civile, diffuse des fake news et menace de prendre contact avec des Etats étrangers pour leur demander de cesser leurs aides à la Tunisie afin de l’isoler et de nuire à son économie, «ce qui sème la terreur et la confusion parmi les citoyens», selon les termes de l’accusation.

I. B.

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