Tunisie : Maghzaoui appelle Saïed à un «apaisement politique»

L’ex-candidat à la présidentielle du 6 octobre, Zouhaïr Maghzaoui, a appelé le président élu pour un second mandat, Kaïs Saïed, à «trancher définitivement la polémique relative à la candidature aux prochaines élections», en 2029, et à «respecter les normes démocratiques et les règles constitutionnelles».

Rompant le silence ayant suivi son échec électoral, le leader du mouvement Echaâb (nationaliste arabe) a publié, mercredi soir, 22 octobre 2024, un communiqué sur sa page Facebook où il a souhaité le succès au président élu, avec tout de même un certain retard.

Sans mettre en doute les résultats annoncés par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), comme il l’avait fait à chaud le lendemain du scrutin, Maghzaoui a appelé Saïed à mettre fin dès à présent aux «mounachadat». Traduire : les appels émanant de ses partisans pour qu’il se présente une nouvelle fois en 2029.

Il l’a également averti contre le désintérêt des Tunisiens, leur indifférence et leur boycottage des élections qui se sont traduits par un taux d’abstention de 70% et l’a appelé à «se concentrer concrètement sur l’amélioration de la situation du peuple tunisien sur les plans économique et social».

Selon Maghzaoui, le président élu «n’a présenté aucun programme réaliste et concret. Il a persisté dans le discours fait de slogans pompeux et éculés, menaçant et divisant les Tunisiennes et les Tunisiens, même durant la cérémonie de prestation de serment, balayant ainsi d’un revers de la main les signaux d’apaisement envoyés par le directeur de sa campagne électorale», son frère Naoufel Saïed, au lendemain de la proclamation des résultats.

L’ex-candidat à la présidentielle a, par ailleurs, exhorté le président de la république à mettre en place la Cour constitutionnelle par respect pour la constitution et à œuvrer à un apaisement politique dont le premier pas serait l’abrogation du décret 54 [Décret-loi n° 2022-54 du 13 septembre 2022, relatif à la lutte contre les infractions se rapportant aux systèmes d’information et de communication], en vertu duquel beaucoup d’activistes politiques, de militants de la société civile, de journalistes et de simples citoyens sont poursuivis en justice et incarcérés.

Rappelons que Maghzaoui est arrivé troisième et dernier à la dernière présidentielle, avec 1,97 des suffrages exprimés, soit 52 903 voix, loin derrière le président élu (92,69%, 2 438 954) et Ayachi Zammel, leader du parti Azimoun (7,35%, 197 551). Ce dernier a été condamné, en pleine campagne électorale, à de lourdes peines de prison pour falsification de parrainages.

I. B.

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